Chaque année la DREES, service d’étude du ministère de la santé, publie un rapport sur l’état de santé de la population http://drees.social-sante.gouv.fr/IMG/pdf/esp2017.pdf Le rapport 2017 souligne à nouveau le paradoxe d’une France aux indicateurs d’ensemble satisfaisants (ainsi de la réduction de la mortalité standardisée par âge, à tous les âges) mais aux fortes inégalités de santé. Même s’il diminue, le poids des décès prématurés avant 65 ans reste fort chez les hommes (presque 1/5e des décès), et la morbidité par maladie chronique augmente. Ce sont les catégories sociales les moins favorisées qui cumulent les facteurs de risque, un moindre accès aux soins et les comportements qui nuisent à la santé : d’où une différence d’espérance de vie à 35 ans stable depuis des décennies entre les cadres et les ouvriers (6,5 ans) et des différences très marquées selon les revenus pour la mortalité et les hospitalisations liées au tabac, à l’alcool, aux maladies cardiovasculaires et pulmonaires et au diabète. La carte des indicateurs de santé en France reflète la composition de la population, avec ainsi une mortalité prématurée plus importante en Normandie, Hauts de France, Grand-Est, là où la population est plus ouvrière. La région Hauts de France a ainsi le plus fort taux de naissances prématurées de la métropole, derrière l’Outre-Mer toutefois. Au-delà de ce constat, le rapport met en exergue deux ponts intéressants : les femmes sont en meilleure santé que les hommes mais la dynamique des évolutions est moins bonne pour elles et leur santé se dégrade pour certaines pathologies, avec une incidence grandissante des cancers du poumon et une réduction moins forte de la mortalité prématurée féminine. Second point, le très fort impact sur la santé des conditions de travail : 40 % des salariés, soit 8 millions de personnes sont exposés à au moins un facteur de pénibilité et 12 % à un facteur cancérogène.