Fumer est un marqueur social

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Fumer est un marqueur social

L’INPES (Institut national de prévention et d’éducation pour la santé, composante de l’agence Santé publique France) publie dans son bulletin épidémiologique hebdomadaire du 30 mai 2017 les résultats du baromètre santé 2016 relatifs au tabac : 28,7 % des Français sont des fumeurs quotidiens, pourcentage élevé en comparaison de pays comparables. L’Allemagne compte environ ¼ de fumeurs, comme la Belgique et les Pays-Bas, la Grande-Bretagne 1/5e et les Etats-Unis 15 %. Dans ces pays, on assiste en outre à une baisse plus ou moins forte de la prévalence du tabagisme alors qu’en France, l’indicateur est quasi stable depuis 2010, après une période de hausse. Surtout, les personnes sans diplômes fument beaucoup plus (38,9 %) que les personnes diplômées du supérieur (21,1 %) et depuis 2010 l’écart s’est creusé, les premiers fumant davantage et les seconds moins. Les écarts sont parallèles quand on compare bas et hauts revenus. Les facteurs explicatifs sont légion : méfiance des catégories sociales défavorisées à l’égard des messages de prévention, déni du risque, dépendance plus importante, norme sociale aussi plus souple (le tabagisme est un comportement en partie hérité), stress plus important. De plus, les fumeurs des catégories sociales défavorisées sont aussi nombreux que les autres à vouloir s’arrêter de fumer mais ils y parviennent moins bien. Ces données sont à relier aux fortes différences d’espérance de vie selon le diplôme et la catégorie sociale. Le tabac n’est certes pas le seul facteur, jouent légalement les conditions de travail et de vie ainsi que l’obésité et l’accès aux soins de prévention. Mais il joue : les catégories diplômées s’approprient mieux les messages sanitaires et il paraît plus difficile d’atteindre les autres.