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Les migrants sont des êtres humains (suite)

Le Tribunal administratif de Lille s’est prononcé en référé le 26 juin 2017 sur la requête des associations caritatives qui aident les migrants à Calais. Celles-ci lui demandaient d’ordonner la cessation des atteintes aux libertés fondamentales des réfugiés, d’enjoindre au département de recenser et de prendre en charge les mineurs isolés (la loi lui en fait obligation), d’ordonner au préfet et à la maire de Calais de laisser se poursuivre les distributions de nourriture et d’eau.

Le Tribunal reconnaît que les migrants sont soumis à des traitements inhumains et dégradants. Il n’a pas accepté la mise à disposition d’un centre d’urgence mais a enjoint à l’Etat et à la mairie de créer, dans les 10 jours, des points d’eau et des toilettes, d’organiser un accès à des douches et de mettre en place des maraudes pour repérer les mineurs isolés. Il demande au préfet d’organiser des évacuations régulières vers des centres d’accueil et d’orientation en France, en fonction des places vacantes.  Le Ministre de l’Intérieur, dont l’humanisme avait frappé tout un chacun lors d’une récente visite où il avait suggéré aux associations de « déployer leur savoir-faire ailleurs », a fait appel de cette décision, tout comme la maire de Calais. Pourtant, le jugement du TA est exactement identique à une précédente décision de 2015, sur laquelle le Conseil d’Etat s’est prononcé en appel et a rejeté le recours de l’Etat. Le pouvoir macronien ne respecte ainsi pas plus la loi que le pouvoir socialiste ne le faisait. Pourtant, E. Macron a toujours affirmé qu’il fallait en ce domaine faire preuve d’humanité. Il s’agit peut-être, tout simplement, d’un jeu « good cop, bad cop », qui permet (au moins à court terme), de gagner sur tous les tableaux mais qui, sur la durée, déshonore.