Petite enfance, grands défis : les bénéfices de l’éducation précoce

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Petite enfance, grands défis : les bénéfices de l’éducation précoce

Depuis 2001, l’OCDE compare les systèmes d’éducation et d’accueil des jeunes enfants dans les différents pays qu’elle regroupe : la version 2017 de ce travail (« Petite enfance, grands défis : indicateurs clefs de l’OCDE sur l’éducation et l’accueil des jeunes enfants ») se veut une synthèse des données et conclusions accumulées au fil des ans. En 2015, l’accès aux structures d’accueil préscolaire s’est développé dans tous les pays et la plupart aujourd’hui accueillent tous les enfants au moins la dernière année avant l’entrée en primaire. 70 % des enfants de 3 ans et 90 % des enfants de 4 ans sont accueillis. Ce développement quantitatif (très corrélé à l’activité féminine et majoritairement financé par les autorités locales) n’est pas nécessairement signe de qualité : celle-ci est meilleure dans les systèmes intégrés, lorsque le dispositif est placé sous la responsabilité du Ministère de l’Education, ce qui est le cas dans plus de la moitié des pays, les autres confiant l’accueil du très jeune enfant aux ministères sociaux puis, à partir de 3 ou 4 ans, au système éducatif.  Dans les systèmes intégrés, le personnel est mieux formé, l’accès plus ouvert, les transitions avec l’éducation plus aisées. Le « cadre pédagogique » choisi joue un rôle essentiel dans la qualité :  les meilleurs programmes sont, semble-t-il, ceux qui équilibrent les activités de jeu, l’apprentissage des relations sociales et les apprentissages préscolaires. La conclusion la plus frappante porte sur les retombées de l’éducation précoce : plus un enfant a passé de temps dans une structure d’accueil préscolaire, meilleurs sont, à 15 ans, ses résultats aux tests PISA. L’écart entre les compétences des élèves qui ont fréquenté plus d’un an de telles structures et les autres correspond environ à une année d’enseignement.  En France, le gouvernement avait promis en 2012 de développer l’accueil préscolaire des enfants dans les zones d’éducation prioritaire, pour lutter contre les inégalités. Le bilan est médiocre, même s’il y a eu des progrès : dans ces zones, environ 20 % des enfants de moins de 2 ans sont accueillis (le double du taux national) mais l’objectif d’accueillir 30 % de tous les enfants de moins de 6 ans est loin d’y être atteint (21 %). Il reste donc des progrès à faire pour donner plus de chances à chacun.