36 % des Français en ascension sociale et 25 % déclassés

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36 % des Français en ascension sociale et 25 % déclassés

Insee première (n° 1659, juillet 2017) étudie le sentiment de progression ou de régression professionnelle éprouvé en 2014-2015 par les Français par rapport au statut professionnel de leur père. 36 % estiment avoir un statut professionnel plus élevé que leur père, 25 % se sentent déclassés par rapport à lui, les autres estimant que leur situation est identique ou qu’elle n’est pas comparable. Ce sentiment d’ascension sociale ou de déclassement dépend bien évidemment du statut socio-professionnel (les cadres sont plus nombreux que les ouvriers à avoir le sentiment de progresser) mais existe partout : 1/5e des cadres se sentent déclassés et 1/5e des ouvriers mieux classés, sans doute parce que ces catégories sont larges, recouvrant toutes sortes de secteurs économiques et de qualification.  Avec 25 %, la proportion des personnes qui se sentent déclassées est minoritaire. C’est une réponse aux sociologues qui diagnostiquent aujourd’hui un déclassement général des classes moyennes. Pour autant, la proportion est importante, surtout si l’on considère qu’il existe un mouvement constant d’augmentation des qualifications de la population active et des emplois qui a fait passer les professions intermédiaires et les cadres de 28 % des emplois en 1982 à 42 % aujourd’hui. On s’attendrait donc plutôt à un sentiment d’amélioration. A vrai dire, le ressenti ne paraît pas toujours correspondre à la réalité. L’Insee, qui s’est posé la question, a comparé les déclarations et la trajectoire sociale effective : parmi les personnes qui se sentent déclassées, 43 % sont effectivement en mobilité sociale descendante mais 37 % sont soit en mobilité ascendante, soit relèvent de la même catégorie que leur père. Malgré les approximations inévitables (on peut être cadre comme son père et être objectivement déclassé, parce que l’on travaille dans un secteur moins coté), il semble bien que le ressenti noircisse quelque peu la situation. Un groupe fait exception : les femmes, quand on leur demande de se situer non plus par rapport à leur père (elles se sentent alors plus souvent déclassées que les hommes) mais par rapport à leur mère : elles se sentent beaucoup mieux classées que celle-ci. Moins bien que papa, mais nettement mieux que maman, soyons optimistes : les femmes au moins sont majoritairement sur une trajectoire de progression.