Un an de prime d’activité

Fipeco, le site des finances publiques
30 août 2017
Réforme des collèges, assouplir jusqu’à dilution
30 août 2017

Un an de prime d’activité

L’Essentiel, publication électronique de la CNAF (Caisse nationale des allocations familiales) consacre son numéro 172 au « Bilan d’un an de prime d’activité ». La prime d’activité a remplacé en 2016 le RSA activité versé aux travailleurs n’atteignant pas un certain niveau de revenus ainsi que la prime pour l’emploi, intégrée à l’impôt sur le revenu, dont certains travailleurs modestes bénéficiaient avec un an de décalage. L’objectif affiché de ces prestations était d’inciter au retour à l’emploi mais le caractère différé de la prime pour l’emploi rendait dubitatif sur son impact et le RSA activité a été peu réclamé (taux de non recours élevé de 68 %) : la prestation, versée parfois à contre temps, était difficile à prévoir, accroissant le sentiment de précarité et d’insécurité. La prime d’activité est une réforme modèle : la démarche est totalement dématérialisée, ce qui n’est pas neutre du tout sur la représentation de l’aide. On se connecte, on remplit sa déclaration, on envoie le cas échéant des pièces sous forme électronique, on obtient immédiatement l’assurance que le dossier est pris en compte et le montant dû est indiqué. Le « dossier de demande » à déposer à la caisse et dont on attendait des nouvelles par courrier, c’est fini, au moins pour cette prestation, qui apparaît davantage comme un droit tout simple et moins comme une attribution, ce qui est de nature à lutter contre le non recours. Le discours tenu n’est pas moralisateur : il n’est plus question d’incitation à l’emploi, discours qui plait aux parlementaires mais qui, dans la réalité, n’a guère de portée, et la prime est considérée comme un complément de ressources pour les travailleurs à faible revenu, ce qu’elle est ;  l’âge n’est plus un motif d’exclusion (on touche la prime à partir de 18 ans) ; le versement est gelé sur un trimestre (le montant n’est pas revu en fonction d’éventuels changements professionnels pendant cette période, ce qui évite les indus, soupçons, rectifications). Lors de la préparation du RSA activité, les pouvoirs publics avaient chiffré à 2,5 millions le nombre de travailleurs susceptibles d’en bénéficier : ceux-ci ont à peine dépassé 600 000 en 7 ans. La prime d’activité est versée, dès la première année, à 2,5 millions de personnes. Le montant moyen est de 158 € et plus de la moitié des bénéficiaires sont des jeunes sans enfants : la prime d’activité est le premier maillon d’une politique de la jeunesse en difficulté d’insertion.