Fipeco, site tenu par un membre de la Cour des comptes, ne cesse de publier des fiches et documents d’analyse, tous riches, documentés, intéressants : l’objectif est de faire un point sur certaines notions ou phénomènes, de la croissance potentielle au déficit public (fiches de l’encyclopédie financière), de produire des fiches d’analyse sur des questions de fond (exemple : le taux des prélèvements obligatoires est-il trop élevé ?), mais aussi d’analyser certains choix politiques : les commentaires d’actualité publiés en août portent ainsi sur « Le projet présidentiel de réforme de l’assurance chômage », « Les justifications des règles budgétaires européennes », « La réforme ou la suppression de la taxe d’habitation ». Ces documents apportent une synthèse précieuse des données nécessaires pour comprendre. Ils expliquent les choix politiques et surtout les commentent. Toutefois, chacun parlant de sa place, l’influence de la doctrine  intellectuelle de la Cour des comptes se fait lourdement sentir  : ainsi, le commentaire sur la réforme de l’assurance chômage ne voit pas malice à un pilotage étatique de l’assurance chômage (quelles que soient les faiblesses du pilotage par les partenaires sociaux, le fait que l’UNEDIC soit une administration publique au sens de la comptabilité nationale n’apparaîtra pas comme une vraie justification à leurs yeux), juge que la réforme est compatible avec une modulation des cotisations patronales en fonction des licenciements auxquels ils procèdent et affirme que, puisque le contrôle de la recherche d’emplois est insuffisant, il faut l’intensifier et de surcroît mettre en place une dégressivité des prestations, dont nombre d’études montrent pourtant qu’elle n’est efficace que pour les personnes qualifiées qui n’ont pas de mal à retrouver un emploi : le lecteur a sans cesse envie de formuler des objections, de souligner que l’analyse est trop courte sur les plans politique, social, humain, voire même financier (piloter l’assurance chômage pour l’Etat, c’est aussi s’occuper de sa dette). Peu importe au fond : le site apporte beaucoup au savoir et au débat.