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Ménages : la montée de la solitude

Insee Première (n° 1663, Août 201) poursuit les séries démographiques établies de longue date sur la taille des ménages et leur composition. De 1999 à 2013, le nombre des ménages a augmenté de 4,2 millions, passant à 28,5 millions, la moitié par accroissement démographique, la moitié par réduction de la taille : 34 % des ménages sont désormais composés d’une seule personne, 34 % de deux (dont 8,6 % sont des familles monoparentales) et les ménages plus étoffés ne représentent donc plus qu’un petit tiers. Le nombre d’enfants par famille comprenant un enfant à domicile est passé de 2,06 à 1,93 et la proportion de familles monoparentales a doublé (de 10 % à 20 %). Moindre fréquence des familles nombreuses, montée de l’isolement chez les personnes jeunes et surtout âgées (38 % des plus de 75 ans vivent seuls), les conséquences se devinent : une démographie vieillissante, des besoins en logement qui évoluent, quantitativement et en taille (il faut davantage de logements petits), une politique familiale qui doit évoluer, une plus grande fragilité financière des ménages, une population féminine davantage en difficulté (85 % des familles monoparentales sont composées de femmes seules), des attentes plus vives par rapport aux pouvoirs publics, notamment un besoin de services à domicile pour pallier l’isolement des seniors…et sans doute aussi, bien que les études démographiques ne puissent le mesurer, une manière de vivre et des relations à autrui qui évoluent : moins de contraintes sans doute, mais aussi moins d’aide et moins d’échanges, une plus grande solitude et une plus grande anxiété.