2017, année électorale atypique

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2017, année électorale atypique

Deux numéros d’Insee Première d’octobre 2017 (n° 1670 et 1671) s’intéressent aux comportements des électeurs aux présidentielles et législatives du printemps dernier. www.insee.fr/fr/statistiques/3138704 et www.insee.fr/fr/statistiques/3140794

44 millions de Français sont inscrits sur les listes électorales (taux d’inscription sur les listes : 89 %). Parmi eux, 14 % ne sont pas du tout allé voter et 86 % ont voté au moins une fois à l’un des tours de la présidentielle et des législatives. Ces 86 % se décomposent en une minorité de votants à tous les tours (35 %) et une majorité de votants intermittents (51 %).  L’exploitation des chiffres amène à des conclusions à des conclusions sans surprises : d’abord, les Français votent plus à la présidentielle qu’aux législatives, 73 % ont voté aux deux tours de la présidentielle tandis que le taux de participation aux deux tours des législatives a atteint 38 %.  Autre constat, les jeunes de 18-24 ans (qui sont moins souvent inscrits sur les listes électorales) votent aussi moins souvent : 2 inscrits sur 10 se sont abstenus (1,4 en moyenne nationale), 6 ont votés de manière intermittente (5 en moyenne nationale) et 2 ont voté à tous les tours (3,5 en moyenne nationale). Fréquemment, les jeunes votent aux deux tours de la présidentielle tout en s’abstenant aux législatives, choix qui est également plus fréquent chez les immigrés que chez les non immigrés. Enfin, l’abstention systématique touche surtout des personnes sans diplômes et au niveau de revenu plus faible. Plus les personnes sont diplômées et plus elles sont aisées, plus elles votent.

L’Insee a ensuite comparé les comportements de 2017 à ceux des élections précédentes depuis 2002 : l’année 2017 s’avère atypique. La participation à au moins un vote a baissé (elle était de 90 % dans les élections précédentes, elle est tombée à 86 %), le pourcentage de ceux qui n’ont participé qu’aux présidentielles a doublé (de 9 % à plus de 20 %) et le pourcentage des votants systématiques (à tous les tours) a fortement baissé : il était proche de 50 %, il est tombé à 35 %. La montée de l’abstention et la baisse du vote systématique concernent toutes les catégories mais davantage les personnes peu favorisées, ce qui fait que les écarts augmentent entre catégories sociales, même si le phénomène touche tout le monde.

Au final, 2017 marque une augmentation des abstentions, une augmentation du vote intermittent, une accentuation du faible intérêt pour les législatives et le creusement des écarts de comportements de vote entre catégories sociales. Ces données, dues en partie au caractère particulier des scrutins de 2017 par rapport aux précédents, ne sont quand même pas particulièrement positives pour la cohésion nationale ni pour la stabilité du pouvoir.