Premier bilan de la politique de logement sous Macron

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Premier bilan de la politique de logement sous Macron

Le site Métropolitiques publie le 9 novembre un intéressant article de Jean-Claude Driant sur la politique du logement menée depuis l’été : y sont évoqués la baisse plutôt maladroite de 5 € des aides au logement 2017 annoncée pendant l’été, le projet de mise à contribution des organismes de logement social pour compenser la baisse des aides personnelles au logement en 2018 par la baisse des loyers et enfin l’annonce d’une loi début 2018 destinée à relancer la construction et à accroitre les mobilités résidentielles. Les débats de fond abordés lors de cette séquence chahutée sont analysés : les aides à la personne, stigmatisées comme coûteuses, sont en réalité remarquablement stables à 0,8 % du PIB depuis les années 90. Leur caractère inflationniste, pourtant souligné avec force par le gouvernement, est controversé et insuffisamment démontré. Le serait-il que la réversibilité ne serait pas assurée : baisser les aides ne fera pas mécaniquement baisser les loyers. Quant au « choc de l’offre » préparé par le gouvernement (qui veut recentrer certaines aides fiscales, PTZ et aide à l’investissement locatif, sur les zones tendues, inciter à libérer le foncier et assouplir les normes), il a déjà été mis en œuvre dans les 10 années qui viennent de s’écouler, sans résultat probant. Au demeurant le développement de la construction neuve n’est pas de nature à créer ce choc : elle représente une part très marginale de l’offre. Enfin la volonté d’obliger les organismes HLM à toucher à leur « trésor caché » et à rationaliser leur gestion se heurte aux fortes inégalités qui existent en ce secteur, où des mastodontes aux reins solides cohabitent avec de petits offices municipaux sans grands moyens. Le gouvernement a au demeurant déjà compris qu’il lui fallait atténuer sa position en ce domaine sauf à mettre en danger l’investissement dans le logement social dont il a besoin. La loi prévue pour début 2018 est aujourd’hui retardée. La politique du logement, engagée au départ sur des considérations essentiellement budgétaires, n’a pas encore pris forme à ce jour.