Intégration des étrangers: un projet alibi mais un bon projet

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Intégration des étrangers: un projet alibi mais un bon projet

En février dernier, au moment où la contestation montait sur le projet de loi sur l’asile et l’immigration, était publié le rapport Taché sur l’intégration des étrangers arrivant en France. Les propositions du rapport (dont on attend de savoir celles qui seront retenues), devraient équilibrer, dans la future loi, les dispositions répressives (et de ce fait contestées) tant souhaitées par le ministre de l’Intérieur qui fait confiance aux reconduites à la frontière pour réguler l’immigration. Le rapport Taché rappelle que quasiment le seul dispositif en faveur de l’intégration des étrangers est le CIR, contrat d’insertion républicaine qui prévoit 200 h de formation linguistique et 12 h de formation civique. L’effort est, selon le rapport, trop modeste et ce constat fait perdre de la crédibilité à ceux qui se plaignent que les immigrés s’intègrent mal, sans se rendre compte qu’ils y sont peu aidés. Le volume de formation linguistique doublerait, voire triplerait pour les populations en difficulté et la formation commencerait dès le dépôt de la demande d’asile pour éviter de longues pertes de temps. La formation civique passerait à 40 h et serait moins historique et juridique et plus accessible. Le CIR engloberait une phase d’orientation professionnelle et, pendant un an, la personne serait accompagnée dans la recherche d’un logement et d’un emploi. Les demandeurs d’asile pourraient travailler après 6 mois de séjour (9 aujourd’hui), la condition de nationalité serait supprimée pour les emplois « non régaliens » de la fonction publique, et l’accès à la nationalité pourrait être plus rapide si l’intégration est manifestement réussie. Quant à « l’agence d’intégration des étrangers » en charge des actions prévues à ce titre, elle serait, symbole des symboles, interministérielle et ne dépendrait plus du ministère de l’Intérieur. Le rapport Taché est rempli de bonnes suggestions dont on saura bientôt celles qui sont retenues : il y a fort à parier que les plus symboliques ne le seront pas mais qu’un effort sera fait sur la formation et peut-être l’accompagnement.