L’UNEDIC sort du rouge

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L’UNEDIC sort du rouge

L’UNEDIC a revu ses prévisions financières pour les années 2018 et 2019. Elle table sur une croissance du PIB de 2 % puis de 1,8 % et surtout sur une hausse des effectifs affiliés à l’assurance chômage de + 1% et de + 0,9%, avec une baisse du chômage à 8,8 % en 2018 et 8,4 % en 2019. On est toutefois loin du grand soir : le nombre de demandeurs inscrits à Pôle emploi fléchit à peine (on passe de 6,2 millions fin 2017 à 6,14 fin 2019) et la baisse des chômeurs indemnisés paraît faible (de 2,7 millions fin 2017 à 2,6 fin 2019). Pourtant, sans doute parce que, comme l’indique le commentaire, l’assurance chômage est extrêmement sensible aux fluctuations économiques, le déficit passe de 4 Mds ces dernières années à « seulement » 0,6 Mds fin 2019, niveau que l’UNEDIC n’a pas connu depuis très longtemps. Le commentaire de ces prévisions financières s’adresse implicitement aux décideurs de l’Etat : l’UNEDIC indique que le déficit correspondra, à l’échéance 2019, au poids qui pèse sur elle du fait d’une réglementation européenne sur l’indemnisation des frontaliers qui est en renégociation. Elle sous-entend ainsi qu’elle va prochainement retrouver l’équilibre et qu’il n’y a nul besoin, comme l’Etat envisage de le faire fin 2018, de mettre en place un dispositif de bonus-malus sur les cotisations des entreprises en tenant compte de leur propension à recourir à l’emploi à durée déterminée. Par ailleurs, certaines organisations syndicales notent, au vu de ces prévisions, que la gestion par les partenaires sociaux n’est pas si mauvaise puisque les finances se rétablissent…Là aussi, c’est une réponse à l’Etat qui, dans le futur projet de loi sur « l’avenir professionnel », envisage d’inscrire une quasi mise en tutelle de l’UNEDIC : l’Etat, avant la négociation d’une nouvelle convention, indiquerait ainsi aux partenaires sociaux la « trajectoire financière » qui lui paraît devoir être atteinte. Reste deux points noirs, que l’UNEDIC ne doit pas oublier : sa dette continue à croître et, avec 36 Mds, va représenter prochainement 11 mois de fonctionnement ; surtout, la qualité de l’emploi s’est dégradée avec la crise, sans que les partenaires sociaux aient réussi à freiner cette dégradation. L’Etat, dans ces conditions, a légitimité pour intervenir.