La CAF publie dans RSA conjonctures de mars 2018 un bilan des évolutions du RSA en 2017.  http://www.caf.fr/sites/default/files/cnaf/Documents/Dser/rsa%20conjoncture/Rsa%20Conjoncture%20n%C2%B021.pdf . Il en ressort qu’après une année 2016 où le nombre de bénéficiaires a nettement baissé, l’année 2017 témoigne d’une certaine stabilité, la baisse étant minime. Ainsi le nombre maximum de bénéficiaires a été atteint en décembre 2015 avec 1 920 000. En décembre 2016 il atteignait 1838 000 et en décembre 2017 1 827 000. Le montant moyen servi est de 490€ et le coût total (servi par les CAF mais à la charge des départements) atteint 10,63 Mds, soit là aussi une somme très proche de l’année précédente. Comment interpréter ces chiffres ? L’on aurait tendance à les trouver surprenants puisque l’année 2017 a été une année de fortes créations d’emploi et de nette réduction du chômage. Ainsi, fin 2017, l’Insee indique que l’emploi salarié a progressé de 277 000, encore davantage qu’en 2016 (260 000).  La baisse du chômage en 2017 est nette elle aussi, du moins selon les chiffres de l’Insee (8,6 % en décembre 2017, en baisse de plus d’un point en un an). Reste que les créations d’emploi ne profitent manifestement pas rapidement aux « laissés pour compte ». Reste que les demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi toutes catégories augmentent en 2017 (en fait, ce sont surtout les catégories qui travaillent de manière réduite qui augmentent). De même, le nombre de bénéficiaires de la prime d’activité augmentent nettement en 2017, passant de 2,5 à presque 2,7 millions de foyers : c’est un signe intéressant (de plus en plus de personnes très modestes travaillent) mais c’est aussi le signe d’une augmentation des tout petits salaires. Au final, la sortie de crise sera longue et des millions de personnes attendent pour se réinsérer que la tendance des créations d’emploi s’amplifie encore pour pouvoir en profiter, si, du moins, elles répondent aux besoins de main d’œuvre qui s’expriment, ce qui n’est pas totalement certain.