Comme chaque année, l’Insee publie une synthèse du fonctionnement du marché de l’emploi l’année qui vient de s’écouler (Insee première, n° 1694, avril 2018). Les conclusions sont assez attendues : la baisse du chômage se confirme en 2017 puisque le taux de chômage sur l’année a été de 9,4%, en baisse de 0,7 point par rapport à 2016. Le chômage de longue durée baisse pour la première fois depuis 2009. Le taux d’activité des seniors 50-64 ans est en hausse (il est passé de 64,9 % à 65,6 %). L’on peut en conclure que la France est en évolution très positive et que celle-ci va sans doute se poursuivre en 2018, mettant un terme à une crise de près de 10 ans. Et pourtant, la situation n’est pas si différente de celle de l’année 2016 : le taux d’activité de la population des 15-64 ans en âge de travailler est de 71,5 %, ce qui est mieux que celui de 2016, 71,4 %, mais de très peu (il s’agit là d’un indicateur essentiel, la France a un taux d’activité trop bas pour supporter des dépenses publiques élevées, les pays scandinaves frôlant ou dépassant 80 %). Les CDI sont toujours minoritaires chez les 15-24 ans (45 %), un peu moins que l’année précédente (44 %). Le sous-emploi (les personnes occupées mais qui souhaiteraient travailler davantage) représente en 2017 1,65 millions de personnes (6,1 % de la population active) au lieu de 1,72 millions et 6,5 % des actifs, ce qui est mieux, mais pas de beaucoup. Le halo du chômage (des personnes recensées par l’Insee comme inactives mais qui affirment vouloir travailler) est stable, avec 1,6 million de personnes. L’Insee, additionnant chômage et halo, calcule que le cumul amène le taux de chômage à 10,6 %, soit 4,3 millions de personnes, chiffre en baisse de 0,5 % point par rapport à l’année précédente. La crise est sans doute derrière nous mais ses conséquences sont vraiment lentes à s’effacer.