Cour des comptes : soutenir efficacement les énergies renouvelables

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Cour des comptes : soutenir efficacement les énergies renouvelables

Dans le mix de consommation finale d’énergie primaire de la France, les énergies renouvelables représentent en 2016 16%, loin des objectifs fixés dans la loi du 3 août 2009 (23 % en 2020) et de ceux avancés par la loi de transition énergétique de 2015 (32 % en2030). Chacun en est d’accord, la stratégie alors fixée n’était pas compatible avec le maintien des capacités nucléaires mais parallèlement, remplacer le nucléaire par des énergies renouvelables ne vas pas de soi :   l’hydraulique ne pouvant plus se développer, les sites alpins adaptés étant déjà tous équipés, les ENR ne peuvent guère être issues que du solaire ou de l’éolien qui, du fait de leur intermittence, posent des problèmes d’intégration au réseau.

L’aide de l’État aux ENR passe par un soutien à la recherche et au développement mais aussi par des aides au déploiement compte tenu du coût de ces énergies, encore supérieur à celui du marché. Pour faciliter l’intégration de ces énergies au réseau, le dispositif utilisé jusqu’ici était celui du tarif d’achat garanti. La loi du 17 août 2015 le complète, selon la taille des installations, par un « complément de rémunération », éventuellement sur appel d’offres. Ces aides portant sur des durées de vingt ans, sont en croissance et atteignent pour l’année 2017 la somme de 5,7 milliards d’euros, en grande majorité pour l’éolien et le solaire. Dans un récent rapport (Le soutien aux énergies renouvelables, avril 2018), la Cour des comptes, qui note que le tissu industriel français a peu profité de ce soutien public, souligne que les aides n’ont pas toujours été proportionnelles à la place prise dans la production d’énergie (il en a été ainsi pour le photovoltaïque et la Cour pense que l’erreur se répète avec les éoliennes off shore). Elle craint que les aides ne soient appelées à beaucoup augmenter et regrette leur focalisation sur les renouvelables électriques au détriment des renouvelables thermiques. Elle souhaite que la publication fin 2018 de la nouvelle programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) s’accompagne d’un calcul des coûts des différents scénarios, aides publiques incluses, pour éclairer les décisions. La PPE est attendue aussi par les financiers…