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Retraites et retraités: le panorama 2016 est paru

La DREES fait paraître chaque année un recueil de données sur les retraites et les retraités en France. Tout est recensé, y compris les retraites supplémentaires (facultatives et par capitalisation), qui représentent une part marginale des cotisations versées (4,8 %) et encore davantage des prestations (2%). Qu’apprend-on ? La retraite est toujours le premier poste de dépenses sociales avec 308 Mds en 2016 pour 17,2 millions de retraités, droits directs et dérivés confondus, en faible augmentation par rapport à 2015 (17,1). Les commentateurs qui se sont apitoyés sur le sort des retraités à l’occasion de la hausse de la CSG en 2018 sur les pensions de retraite devraient lire les données financières de l’étude : en euros constants, les pensions de retraite continuent à progresser, comme les années précédentes, de presque 1 %, ce qui contribuent à l’augmentation des dépenses : cette augmentation est liée à ce que l’on appelle « l’effet noria », à l’œuvre depuis toujours, qui tient à ce que les nouveaux retraités ont des carrières plus complètes et mieux rémunérées et donc de meilleures retraites que les générations antérieures, et surtout que celles qui disparaissent. Un jour, le dispositif faiblira mais ce n’est pas encore le cas aujourd’hui…Le niveau de vie des retraités est d’ailleurs meilleur que celui de la population prise dans son ensemble : leur niveau de vie médian est légèrement supérieur et leur taux de pauvreté nettement inférieur (6,6 % de personnes vivant sous le seuil de pauvreté contre 14,2 % pour l’ensemble des Français). Après avoir baissé de 2 mois de 2004 à 2010, du fait notamment des mesures favorables aux longues carrières décidées lors de la réforme des retraites de 2003, l’âge de départ a nettement progressé depuis 2010 (1 an et 4 mois) mais il reste assez bas (61,8 ans) si on le compare à celui d’autres pays. Enfin, l’écart entre pensions masculines et féminines est fort (39 % pour les seules pensions de droit direct, 25 % si l’on tient compte des droits dérivés) mais il se réduit dans les générations de jeunes retraités et l’évolution va donc dans le bon sens. Il n’existe en effet que 14 trimestres d’écart entre la durée validée par les hommes et les femmes pour la génération 1946 mais, il est vrai, 36 trimestres si l’on raisonne en durée cotisée et que l’on ne tient pas compte des avantages liés à la maternité : ceux-ci sont donc encore nécessaires, quelque regret que l’on en ait, pour atténuer les disparités.  Enfin le cumul emploi retraite, avec 480 000 retraités, ne représente que 3,5 % de cette population mais 14 % de la génération 46 ont cumulé emploi et retraite avant 66 ans.