Alzheimer: it’s the old age, stupid !

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Alzheimer: it’s the old age, stupid !

Le gouvernement a pris la décision de ne plus rembourser quatre médicaments utilisés pour soigner la maladie d’Alzheimer dont la Haute autorité de santé, en octobre 2016, il y a 20 mois de cela, avait jugé le service médical rendu insuffisant, d’autant qu’ils faisaient courir aux patients des risques cardiovasculaires. Le protocole de soins recommandé à la place de ces traitements médicamenteux évoque des ateliers mémoire, des méthodes de prévention des troubles comportementaux, des recommandations pour maintenir la communication, bref tout sauf des drogues. Cette évolution est significative : dans un ouvrage très intéressant paru ce printemps (Alzheimer, Le grand leurre, Michalon), Olivier Saint jean, chef du service de gériatrie à l’hôpital Georges Pompidou, et Eric Favereau, journaliste à Libération, expliquent que la maladie d’Alzheimer n’existe pas ou plutôt qu’elle est une construction sociale pour médicaliser le vieillissement et le déclin cognitif qui, parfois, ou souvent, l’accompagne. Le livre est une réflexion salutaire sur les médicaments : il explique que tous les responsables savaient parfaitement, dès le départ, que les médicaments contre la maladie d’Alzheimer ne servaient à rien mais que leur prescription, en transformant le déclin en maladie, le rendait acceptable, moins douloureux. C’est notamment ce qui expliquerait la lenteur des pouvoirs publics à réagir à l’avis de la HAS, qui les a davantage préoccupés (les médicaments étaient une commodité, il y avait une réponse) que soulagés. Or, notre espèce, dit l’ouvrage, a pour destin l’altération des organes et la mort. Le cerveau est un organe, il s’altère. Cela ne signifie pas qu’il faut s’abandonner au destin, au contraire : le vieillissement du cops a reculé depuis des décennies et il est loisible d’espérer que le vieillissement cognitif puisse lui aussi, survenir plus tardivement ou être moins intense. D’autant que le nombre de malades atteints est en baisse (mais oui mais oui)…sans doute du fait de l’éducation et de l’hygiène de vie. Bref, la vieillesse est là, mais elle a surtout besoin d’activité et de relations sociales, pas de médicaments, elle a besoin d’amis et pas vraiment de médecins, hors bobo ponctuel. Il va simplement falloir intégrer la vieillesse dans la vie…Il est vrai que c’est plus dur que de payer des placebos.