L’OCDE vient de faire paraître un rapport sur les perspectives économiques du monde. Le message est plus inquiétant qu’optimiste. Certes, la croissance mondiale cette année sera de 4 %, avec une augmentation dans la zone euro de 2,1 % et de 2,9 aux Etats-Unis, entre une Russie à la traine (1,8 %) et des pays comme la Chine (6,7 %) ou l’Inde (7,4 %) dont la croissance est presque trop forte pour ne pas créer des tensions. Les échanges internationaux se redressent, l’emploi aussi, même s’il reste plusieurs points de chômage à résorber, davantage encore en France. Cependant, l’OCDE met l’accent sur les risques : le prix du pétrole qui a recommencé à augmenter, une politique budgétaire qui s’assouplit partout et parfois trop, sans attention suffisante à des ruptures d’équilibre déjà anciennes, des économies émergentes exposées à des dettes en devises étrangères, dollars ou euros, enfin des tensions commerciales qui se profilent. Et encore, l’OCDE mentionne à peine des risques géopolitiques, y compris en Italie ou au sein de l’Union, en Turquie, au Proche-Orient. L’OCDE recommande, comme à son habitude, de profiter de la croissance pour mener des réformes « structurelles » et « inclusives », sur l’Education, la formation, l’investissement public. La croissance, ce n’est pas un plateau où la paix s’installe, c’est simplement l’annonce des déséquilibres à venir.