Très chère loi de programmation militaire

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Très chère loi de programmation militaire

La loi de programmation militaire 2019-2025 a été publiée le 14 juillet 2018. La loi prévoit une augmentation importante des crédits du ministère des armées : + 1,7 Mds par an jusqu’à 2022 puis + 3 Mds à partir de 2023 si la croissance économique le permet, avec pour objectif d’atteindre 2 % du PIB dans 7 ans, comme l’engagement en avait été pris depuis 2013. Rappelons qu’aujourd’hui le budget de la Défense représente 1,77 % du PIB : l’effort est donc important. Le ministère des armées va ainsi pouvoir prendre en charge l’intégralité des OPEX (les autres ministères étaient jusqu’alors mis à contribution), créer 6000 emplois notamment dans le domaine de la cyberdéfense, du numérique et du renseignement. Il va pouvoir moderniser ses équipements (il va dépenser 173 Mds sur la période, crédits en augmentation de plus de 30 %). Enfin, il va améliorer la vie des soldats (formation, équipements) pour pouvoir notamment retenir le personnel qu’il recrute et qui a tendance à quitter trop rapidement l’état militaire. En France, personne ne remet en cause cet effort ni la multiplicité des opérations militaires extérieures, comme en témoigne une étude commandée par le Ministère de la Défense en 2017 « La défense dans l’opinion des Français ». La dépense militaire est consensuelle…Il est vrai que la priorité affichée par la France en ce domaine est la lutte contre le terrorisme et qu’il est peu question, dans le débat public de l’évaluation des résultats obtenus au Sahel ou en Syrie, qui ne paraissent pas toujours pleinement satisfaisants. Il est vrai aussi que le budget de la Défense était ces dernières années clairement sous-dimensionné, que les équipements avaient vieilli et que certaines menaces étaient insuffisamment prises en compte. Pour autant, la Défense va coûter beaucoup d’argent pendant et au-delà du quinquennat et, un jour ou l’autre, la question des choix stratégiques (Une France seule ou privilégiant la coopération ? Une défense plus intégrée ou décidément autonome ? La multiplication d’opérations éloignées ou la défense, en priorité, du continent européen ?) se posera plus clairement qu’aujourd’hui.