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DARES : rappel d’utiles évidences

Deux numéros récents de DARES analyses rappellent des données basiques mais essentielles.

Le premier, de juin 2018, n° 026, traite de l’évolution depuis 25 ans des embauches et des ruptures en CDD et en CDI. On le sait, la part des CDI reste dominante dans l’ensemble des emplois salariés, mais elle a malgré tout baissé sur longue période, passant de 94 % en 1982 à 88 % en 2017. La part des CDD, minoritaire, a augmenté d’autant. Pour les flux, les chiffres sont différents : les CDD représentaient en 1993 76 % des embauches et 87 % en 2017. La responsabilité en incombe à la multiplication des CDD de courte et de très courte durée : 30 % ne durent qu’une journée. Tous les secteurs d’activité ne sont pas concernés : les CDD courts dans l’industrie et la construction se sont réduits, alors qu’ils se développaient dans certains métiers tertiaires : ils se sont développés dans l’audiovisuel, la restauration, l’hébergement médico-social. Les CDD se concentrent sur une part de la population salariée, de petits employés du tertiaire : 40 % des embauches sur un trimestre concernent des personnes qui n’ont obtenu que des CDD de moins d’un mois (en moyenne 3,5 CDD sur la période). L’on touche du doigt alors la notion de précarité. Quant aux ruptures de contrat (ruptures de CDI ou ruptures anticipées de CDD), le premier motif est la démission (40 %). La rupture pour faute personnelle ou fin de période d’essai occupent une place équivalente (20 % chacune), les ruptures conventionnelles représentent 10 % et le solde concerne, très majoritairement, les départs en retraite et, pour quelques pour cents, les licenciements économiques, qui frappent l’opinion mais sont une réalité limitée. Une donnée significative est l’augmentation des ruptures conventionnelles (4 % en 2008, 8 % en 2013).

Un autre numéro de la DARES (août 2018, 037) traite d’une enquête longitudinale (Elipa) menée auprès de personnes ayant obtenu leur premier titre de séjour depuis au moins un an. L’étude permet de comparer la situation des réfugiés à celle des autres immigrés, dont le motif est majoritairement « familial ». Il en ressort que les réfugiés ont un niveau de maîtrise de la langue beaucoup plus faible et sont moins diplômés de l’enseignement supérieur (mais sans doute parce qu’une part est composée de personnes d’âge étudiant). Ils sont, un an après l’attribution du titre de séjour, plus souvent au chômage, sans doute du fait de cette caractéristique, et éprouvent un sentiment de déclassement bien plus prononcé. De plus, beaucoup d’entre eux n’ont pas choisi leur pays d’installation et, en tout cas, leurs réseaux de « sociabilité » sont moins développés : or, pour les immigrés et réfugiés, c’est le premier moyen de trouver un emploi. La situation évolue nettement 3 ans après : le rattrapage s’est fait, surtout pour les femmes réfugiées, qui dépassent le taux d’emploi des femmes immigrées arrivées pour d’autres motifs. Là aussi, derrière les chiffres, on touche les problèmes humains les plus cruciaux : connaissance du pays, de la langue et constitution d’un réseau relationnel sont les conditions pour s’adapter.