Forces de sécurité: tout va mal, comme avant

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Forces de sécurité: tout va mal, comme avant

Rapport sénatorial important remis le 27 juin dernier sur les forces de sécurité intérieures (essentiellement police mais aussi gendarmerie) : le rapport évoque un état moral dégradé, un taux de suicide plus élevé que la moyenne, des risques psycho-sociaux plus lourds qui tiennent au métier mais aussi aux conditions dans lesquelles il s’exerce. La vie quotidienne et familiale est difficile, les jeunes en début de carrière sont contraints à s’exiler en région parisienne. Les forces de sécurité souffrent d’un manque de moyens chronique, d’équipements toujours insuffisants malgré les mesures ponctuelles prises ces dernières années, d’une organisation déficiente et d’un management inadapté, trop lointain, ainsi que d’une formation jugée insuffisante. Les relations avec la justice ne sont pas bonnes, tant parce que celle-ci est critiquée pour son laxisme supposé qu’à cause de la complexité des procédures. Enfin, les forces de sécurité entretiennent des relations difficiles avec la population comme avec les médias. Le rapport est l’illustration d’un constat récurrent dans le domaine des politiques publiques en général et des métiers publics en particulier : les responsables politiques ne s’intéressent pas suffisamment aux questions de fond, formation, conditions de travail, moyens de travail, relations avec la hiérarchie, image des métiers et réalités quotidiennes. Ils en payent le prix (des mouvements de protestation ont lieu de manière répétitive), ils promettent, ils oublient…et un jour ou l’autre, tout recommence (diagnostic, propositions, engagements…oubli).