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Grand-âge : une concertation vraiment utile?

Le ministère en charge des solidarités lance une concertation nationale sur la dépendance et l’amélioration de la situation faite au grand-âge. Il s’agit, pour une part, de la réponse promise à la crise des EHPAD du printemps dernier, qui a par ailleurs donné lieu à l’ouverture de crédits supplémentaires pour améliorer (modestement) les emplois et atténuer les effets de la convergence des tarifs dans les établissements qui y perdaient. Le document rappelle certains chiffres : entre 2017 et 2050, le nombre des personnes de plus de 85 ans va être multiplié par 3, passant à 4,8 millions. Les personnes dépendantes (celles qui ont besoin d’une aide plus ou moins intensive pour effectuer les actes ordinaires de la vie) sont aujourd’hui au nombre de 1,3 millions (elles touchent l’APA, allocation personnalisée d’autonomie graduée selon leur niveau de dépendance) et peut-être, en 2060, 2,5 millions. Le document, sinon, est riche en déclarations d’intention mais plutôt creux. Il évoque le développement de la prévention, la liberté de choix des personnes âgées (sans doute entre vivre à domicile et en établissements), la simplification des financements, la rénovation des aides, l’attention portée à la qualité de vie, l’amélioration du cadre de vie, l’accompagnement de la perte d’autonomie : tout cela, c’est promis, devrait s’améliorer de manière déterminante. Pas de bilan cependant des ratios actuels de personnels par pensionnaire en EHPAD, qui sont bien médiocres, pas de bilan du nombre de services de soins infirmiers à domicile qui manquent, pas d’analyse des besoins des grands dépendants à domicile, insuffisamment couverts, pas de bilan non plus des facteurs qui conduisent à la perte d’autonomie… et, de ce fait, pas d’engagements quantifiés ni même mention des orientations générales qui guideront les choix. Et pourtant, une consultation, forcément « citoyenne », est lancée sur Internet, des forums régionaux sont prévus, des groupes d’expression vont…s’exprimer, sur des questions trop ouvertes, qui demandent aux personnes si elles veulent améliorer la situation et qui font croire que tout peut changer. Il y aura bien sûr, sinon des propositions, du moins des demandes, des plaintes, des récits insupportables de solitude ou de délaissement…Pour quelles mesures au juste ?