France, portrait social: tour d’horizon sur le vieillissement

Entre mesure et perception des inégalités, un décalage
18 novembre 2018
L’égalité entre les hommes et les femmes dans la fonction publique : un objectif consensuel mais difficile ?
25 novembre 2018

France, portrait social: tour d’horizon sur le vieillissement

L’édition 2018 de France, portrait social, est parue. L’ouvrage comporte (c’est sa vocation) des fiches sur les indicateurs essentiels de 2017 dans les domaines économiques, démographiques, du marché du travail, des niveaux de vie et même de la qualité de vie en France : l’on y trouve des données sur la qualification de la population, les relations sociales, l’insécurité et les atteintes aux biens ou aux personnes, la vie citoyenne. Chaque année, l’ouvrage s’ouvre sur une ou deux études plus approfondies, dont, en 2018, le vieillissement de la population. Les projections démographiques réalisées à horizon 2070 ne nous apprennent pas seulement que la proportion des plus de 65 ans va passer de 19 % en 2018 à 29 % dans 50 ans, ce qui s’inscrit dans un mouvement engagé depuis un siècle (en 1870, la proportion était de 7 % et, dès 1920, de 9 %). Elles nous apprennent que, même si l’espérance de vie cessait de progresser d’ici à 2040, la France vieillirait nettement malgré tout, au moins jusqu’à cette date (la vague démographique du baby-boom est là). Comme il est très probable que l’espérance de vie augmentera (les projections sont basées sur une espérance de vie à la naissance de 93 ans pour les femmes et 90 pour les hommes), le vieillissement sera plus accentué. Les projections nous disent que c’est le nombre et la proportion des plus de 75 ans qui va augmenter le plus : les deux sont appelés à doubler d’ici 2070 passant de 6 millions à 13,7 et de 9 à 18 % de la population, alors que la proportion des « jeunes vieux » restera stable. L’étude mentionne les inégalités territoriales en ce domaine : des départements déjà vieillis (Centre ou Limousin) s’écarteront de la moyenne parfois de 30 % et des départements déjà jeunes (Ile de France) de 30 % aussi, mais en sens inverse. Enfin, la vraie vieillesse recule : à 80 ans, la quasi-totalité des personnes âgées vivent à domicile et à 90 ans 3 personnes sur quatre. Le dossier comporte également une étude sur les personnes en emploi dans la tranche des 65-74 ans (5 % de la classe d’âge), souvent des travailleurs indépendants, avec 4 profils très différents, employées peu diplômées à temps partiel, urbains très qualifiés, agriculteurs ou commerçants. Il se clôt enfin sur une comparaison des avantages de retraite de trois générations, 1944, 1950 et 1956 : il s’avère que la génération 1950, parce qu’elle n’a pas été impactée par les réformes, bénéficie de la durée de pension la plus longue et, grâce notamment à l’augmentation des retraites féminines, du montant moyen le plus élevé.