Consommation de drogues : le cannabis s’est banalisé

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Consommation de drogues : le cannabis s’est banalisé

L’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) publie les résultats du Baromètre santé 2017 sur la consommation de drogues illicites par des adultes de 18 à 64 ans. La précédente enquête datait de 2014. Trois ans après, le cannabis demeure en tête de la consommation : 45 % des adultes en ont déjà consommé, en légère augmentation par rapport à 2014, et la proportion des usagers réguliers (au moins 10 fois dans le mois) passe de 3,1 % à 3,6 %, dont 2,2 % d’usagers quotidiens (contre 1,7 % 3 ans plus tôt). La consommation décroit avec l’âge, élevée pour les jeunes, allant decrescendo jusqu’aux tranches d’âge plus élevées. La consommation des autres drogues est moins répandue.  Ainsi, même si le pourcentage de consommation de cocaïne dans l’année augmente (1,6 % en moyenne mais 2,3 % chez les hommes) il reste nettement en deçà de celui du cannabis. En une quinzaine d’années, le cannabis s’est banalisé : en 2000, 23,6 % des Français l’avaient expérimenté, 17 ans plus tard, on se rapproche d’un Français sur deux. Quant à l’augmentation de la consommation régulière, l’étude estime qu’elle est due à la poursuite, désormais, au-delà de 25 ans, des habitudes prises dans les années antérieures. La parution de ces chiffres est concomitante avec le vote, par l’Assemblée nationale, d’une amende forfaitaire de 200 euros pour usage de cannabis, étant bien précisé que le ministère public garde le pouvoir de poursuivre l’infraction devant le tribunal correctionnel.  Sur une telle mesure, les parlementaires se font sans doute peu d’illusions. Le gouvernement souhaite continuer à afficher une volonté répressive mais surtout accélérer le traitement de l’infraction et éviter d’encombrer police et justice de procédures répétitives et peu efficaces. Une vraie politique contre la drogue supposerait d’autres mesures, que personne, aujourd’hui, n’envisage.