Selon l’édition 2018 de l’Atlas de la démographie médicale que le Conseil de l’ordre fait paraître annuellement, la France compte 198 000 médecins en activité régulière, en léger rajeunissement, dont 47 % de femmes. La baisse des généralistes se confirme : elle est de 7 % depuis 2010 et leur nombre atteint 87 800. L’augmentation des généralistes se confirme elle aussi : leur nombre (110 300) a augmenté de 4 % depuis 8 ans. Les inégalités territoriales se creusent : le rapport entre les 10 % des départements les mieux dotés et les 10 % les moins bien dotés est passé de 1,4 à 1,6 en 8 ans pour les généralistes et de 2,3 à 2,5 pour les spécialistes. Quoi que fassent les différents gouvernements, quels que soient les avantages accordés, les plans de lutte contre la désertification médicale sont impuissants à redresser la situation. Enfin, l’Ordre continue à s’inquiéter du faible nombre de médecins qui s’installent en libéral : 62 % des médecins inscrits nouvellement sont salariés mais le chiffre des libéraux (installés ou remplaçants) est plutôt en légère progression. Les médecins veulent s’installer en ville, avoir une pratique sans contraintes excessives et si possible non solitaire, tout cela étant difficile à concilier avec les besoins publics. Quant à la prédominance des spécialistes, la situation est la même dans les autres pays : elle correspond à une pratique différente des soins, techniquement plus fiables si on se focalise sur une pathologie donnée mais plus éclatés, moins attentifs sans aucun doute à la personne elle-même : le malade a alors davantage besoin d’être orienté et surtout de se prendre en charge lui-même. En outre, ce constat est porteur d’un accroissement des dépenses et des actes techniques.