Emplois supérieurs de la fonction publique : ça manque de filles

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Emplois supérieurs de la fonction publique : ça manque de filles

Le bilan 2017 des « nominations équilibrées » dans les emplois supérieurs des trois fonctions publiques est paru. Rappelons que la loi du 12 mars 2012 impose, sous menace de pénalisation financière, que soit progressivement atteint un taux de 40 % de femmes nommées à de tels emplois, qui recouvrent, à l’Etat, des emplois de secrétaire général de ministère, de directeur d’administration centrale, de préfet, d’ambassadeur, de recteur, dans la fonction publique territoriale, des emplois de directeur général des services et, dans la fonction publique hospitalière, des emplois de directeurs d’établissements (CHU, CHR, emplois de directeur d’établissement sur échelon fonctionnel). Après deux années au taux de 20 % et deux années où il fallait atteindre 30 %, le taux à atteindre était de 40 % en 2017. Il ne l’est pas (dans l’ensemble de la fonction publique, il plafonne à 36 %), sauf dans la fonction publique hospitalière (49 %). La fonction publique d’Etat atteint un taux de 36 % et le fonction publique territoriale de 34 %. Ce qui est estomaquant, c’est que les nominations, au moins pour l’Etat, sont entièrement à la main du gouvernement, qui ne s’est donc pas montré capable de respecter une règle qu’il s’est imposée à lui-même.  Ce qui l’est tout autant, c’est que le rapport officiel sur ce sujet, résumable en un paragraphe, occupe 172 pages, avec des tableaux de chiffres par ministère ou collectivité, mais sans un mot d’explication ni même de commentaire. L’on ne sait pas, l’on ne saura peut-être jamais, si la défaillance est due à un vivier insuffisant quantitativement ou qualitativement, au refus des personnes pressenties ou (c’est sans doute le plus probable) aux habitudes prises et à des considérations de court terme, notamment parce qu’il fallait nommer un ami, une personne recommandée ou un candidat jugé fiable (les nominations à de tels postes s’effectuent, pour partie, sur critères politiques). Au final, compte tenu de l’existant, le taux de féminisation des postes supérieurs est, dans la fonction publique d’Etat de 30%. Certes, la mesure décidée en 2012 était symbolique et ne changeait pas la face du monde, certes, elle s’adressait à une catégorie de femmes loin d’être les plus défavorisées…mais même ce symbole n’est pas atteint.