Selon Insee Focus (n° 145, 20 février 2019), 370 000 personnes sont entrées en France en 2017 selon les données du recensement, dont 262 000 « immigrés » (nés étrangers dans un pays étranger) et 108 000 non immigrés (personnes nées en France quelle que soit leur nationalité ou nées françaises à l’étranger). Parmi les immigrés, 35 % sont nés en Europe, les autres venant d’Afrique, d’Asie ou d’Amérique. Si on fait le total des immigrés nés en Europe (le plus souvent en provenance de pays européens) et des non immigrés qui, pour une très grande part, à 4/5^e, sont des personnes nées en France qui rentrent chez eux, on arrive à près de la moitié des personnes entrées en France en 2017 qui sont nées en Europe. Voilà une donnée qui éclaire la complexité de la notion de « solde migratoire », qui recouvre le solde de ceux qui entrent et de ceux qui sortent durablement du territoire national, quelle que soit leur origine. De plus, le calcul met fin à un fantasme : la moitié de ceux qui s’installent en France chaque année ne sont pas des migrants venant du bout du monde, en tout cas pas d’un autre continent.