L’Union et les investissements étrangers: la méfiance monte d’un cran

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L’Union et les investissements étrangers: la méfiance monte d’un cran

Le Parlement européen a adopté, en février 2019, la proposition visant à « filtrer » les investissements étrangers sur son territoire, afin d’examiner le risque potentiel qu’ils pouvaient représenter pour la sécurité ou l’ordre public. Il s’agit notamment de porter intérêt aux investissements effectués dans le domaine des infrastructures, de la robotique ou de l’intelligence artificielle.

La Commission vient de publier un rapport qui recense les investissements étrangers et qui note leur augmentation continue : 35 % des actifs de l’Union, 16 millions d’emplois dépendent de propriétaires étrangers. 400 entreprises de l’Union sont ainsi contrôlées par des entreprises publiques d’Etats étrangers. La part de la propriété étrangère est élevée dans des secteurs clefs, raffinage du pétrole, produits pharmaceutiques, produits électroniques et optiques, équipements électriques ; les investissements d’économies émergentes ont fortement augmenté, notamment en ce qui concerne la Chine (constructions aéronautiques et machines spécialisées) et l’Inde (produits pharmaceutiques). Les investisseurs « off shore » (venant de pays différents du pays d’origine de l’investisseur) contrôlent 11 % des entreprises de l’Union qui appartiennent à des étrangers et leur présence est en augmentation. L’étude témoigne d’une méfiance naissante et d’inquiétudes latentes, sans doute justifiées, à l’égard de tels investissements, dans un monde où certains s’efforcent d’acquérir (et de copier) des savoirs et savoir-faire et où le contrôle d’entreprises étrangères augmente la puissance de certains Etats plus ou moins bienveillants.