Dépenses des Français en électricité: le passé est connu, quid de l’avenir?

Lieux privatifs de liberté: les droits fondamentaux ne sont pas respectés
14 avril 2019
Garder la redevance, en élargir l’assiette
14 avril 2019

Dépenses des Français en électricité: le passé est connu, quid de l’avenir?

Insee Première (avril 2019, n° 1746) s’intéresse à l’évolution des dépenses en électricité depuis 60 ans. Sur cette longue période, la dépense a beaucoup progressé, en 3 périodes, très fortement (presque 12 % en volume) jusqu’au 1er choc pétrolier, moins ensuite mais encore beaucoup jusqu’en 1986 (+ 8 %), avant une croissance moins forte de 2 % les années suivantes et une quasi-stabilisation aujourd’hui. La consommation en chauffage électrique a désormais cessé de croitre après avoir été très dynamique (les chaudières à gaz se sont multipliées après 1990) et les usages spécifiques qui ont pris le relais à partir des années 80 et 90 (téléphone, ordinateurs, jeux vidéos) n’augmentent plus. Depuis 2012 la consommation physique se stabilise, sachant que, sur la période, la part de l’électricité dans l’énergie consommée (hors carburants) est passée de 24 % à 57 %. Pour autant, cette consommation est sujette à des variations climatiques fortes selon les années. Quant à l’évolution des prix, ils ont connu de 1986 à 2010 une évolution modérée avant une nette hausse depuis lors, essentiellement liée aux taxes finançant les énergies renouvelables. La part des taxes est, dans cette période récente, passée de 26 % à 35 %.  Cependant, depuis 2016, ces taxes n’augmentent plus et c’est la Contribution climat énergie, donc les énergies fossiles, qui est mise à contribution.  Le prix reste, malgré ces années d’augmentation, inférieur à la moyenne européenne, d’environ 20%.

Quid de l’avenir ? L’Insee arrête son étude en 2016 et ne parle pas de l’avenir. La Commission de régulation de l’énergie propose aujourd’hui une hausse de 5,9 % pour le printemps pour rattraper le gel des prix décidé cet hiver. L’on craint, sur le plus long terme une augmentation forte liée aux dépenses de maintenance des centrales et aux investissements d’EDF. La PPE (programmation pluriannuelle de l’énergie) devrait l’évoquer. Elle parle de tensions à la hausse pendant la période de transition mais programme une baisse de la facture énergétique dès 2023. Les termes utilisés sont incompréhensibles : « Le Gouvernement proposera les modalités d’une nouvelle régulation du parc nucléaire existant qui permette de garantir la protection des consommateurs contre les hausses de prix de marché au-delà de 2025 en les faisant bénéficier de l’avantage compétitif lié à l’investissement consenti dans le parc nucléaire historique, tout en donnant la capacité financière à EDF d’assurer la pérennité économique de l’outil de production pour répondre aux besoins de la PPE dans des scénarios de prix bas ». Comprenne qui pourra.