En 2018, les émissions de CO2 ont baissé en Europe de 2,5 % alors qu’elles ont continué à augmenter dans le monde (notamment en Chine et aux Etats-Unis), sans doute de 2,7 %. Deux points sont à souligner dans les données produites par Eurostat, qui sont encore provisoires : en premier lieu, il s’agit d’une inversion de tendance sur le court terme (les émissions ont augmenté ces dernières années, notamment en 2015 et 2017, à l’exception d’une baisse, très limitée, en 2016), mais de la poursuite d’une tendance de long terme (baisse de 20,7 % entre 1990 et 2016). Pour autant, le contexte a changé et il est bien possible que la diminution soit une vraie bonne nouvelle. La baisse de long terme constatée a été souvent imputée aux évolutions de l’économie puis aux difficultés liées à la crise : la preuve du caractère en partie au moins artificielle de la baisse, disait-on, est qu’elle a cessé avec la reprise économique de 2015. Or, les pays qui ont en 2018 baissé leur consommation étaient alors en situation de croissance. Certes, la baisse de la consommation d’énergies fossiles ne peut pas être imputée avec certitude ni à une meilleure maitrise de la consommation ni à une substitution des énergies renouvelables aux énergies fossiles : les baisses peuvent obéir à de multiples facteurs (tertiarisation, démographie, infrastructures de transport, performance du chauffage, météo…) et ne sont pas faciles à interpréter. Mais il n’est pas impossible que la baisse de 2018 soit, au moins en partie, vertueuse. Deuxième caractéristique : les pays en Europe sont dans des situations contrastées : les pays de l’est notamment, y compris la Finlande et surtout la Pologne et les pays baltes, ont augmenté leurs émissions. Le bilan à réaliser par l’Union doit donc à la fois, expliquer les évolutions constatées et chercher le moyen de réduire les écarts entre pays.