Hongkong: un système unique au monde

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Hongkong: un système unique au monde

Les participants au G7 de fin août 2019 ont rappelé l’existence et l’importance de la déclaration sino-britannique de 1984 qui garantit à Hongkong un statut d’autonomie pendant 50 ans, position qui, implicitement, donne raison aux manifestants qui protestent contre les atteintes portées à ce statut et a soulevé de ce fait, la colère de la Chine. Le journal Le Monde a publié, le 23 août dernier, une étude de la situation juridique étonnante de l’île de Hongkong et de la péninsule de Kowloon. Cédés à perpétuité à la Grande-Bretagne à la fin du XIXe siècle, ces territoires ont été rendus à la Chine, sur sa demande, en 1984, à condition que soit maintenu jusqu’en 2047 le statut de « Région administrative spéciale » qui conjugue soumission à l’autorité du gouvernement chinois et garantie d’un « haut degré d’autonomie ». Le système en vigueur comporte une mini Constitution (Basic law) qui dispose que le système économique et social doit rester inchangé et les libertés être garanties. Elles le sont, au moins jusqu’à présent : l’ONG américaine Word Justice Project place Hongkong à la 16e place mondiale pour le respect du droit, devant la France. L’autonomie va loin : Hongkong dispose de sa propre monnaie, de son propre système juridique, est membre de l’OMC et d’alliances commerciales de l’Asie pacifique, envoie sa propre délégation aux jeux olympiques, ses habitants ont un passeport propre, la frontière avec la Chine est une frontière physique. En même temps, les membres du Parlement ne sont pas tous élus et la plupart sont désignés par des corporations acquises à la Chine. Le chef de l’exécutif est présélectionné par la Chine et choisi au final par un collège à majorité prochinoise. La Basic law prévoit une évolution vers une démocratie représentative meilleure mais parallèlement interdit toute activité de trahison et de sécession avec la Chine, ce qui ouvre la porte à toutes les répressions. Le système repose donc sur une profonde incohérence, il ne tient qu’avec l’accord de tous et sa fragilité est évidente.