Plan pauvreté: un an après, un bilan ambivalent

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Plan pauvreté: un an après, un bilan ambivalent

La ministre en charge des solidarités a réalisé, un an après, un bilan du plan pauvreté publié à l’automne 2018. Elle a insisté sur la réforme du financement des crèches qui facilite les créations là où les besoins sont les plus importants et institue un « bonus de mixité sociale » pour certains établissements. De même, ont été évoqués l’institution de petits déjeuners à l’école (qui bénéficient, en cette rentrée, à 100 000 enfants), les 150 Points conseils budgets, censés lutter contre le risque de surendettement des ménages, le soutien de l’Etat à la tarification sociale des cantines scolaires dans 4000 communes ou intercommunalités. Il est vrai que ces mesures occupaient une place importante dans le plan : leur utilité n’est pas niable mais il s’agit de mesures palliatives ou ponctuelles qui ne modifient qu’à la marge les situations de pauvreté. Plus importante sans doute a été la revalorisation de la prime d’activité qui a bénéficié à plus d’un million de personnes. Sur l’insertion, le bilan est encourageant mais le plan se concrétise à peine et n’en est pas encore à la phase des résultats, même si les moyens donnés pour développer la « Garantie jeunes » ont été accrus : ainsi, le gouvernement signe avec les départements des conventions de lutte contre la pauvreté et d’accès à l’emploi pour accélérer la prise en charge des bénéficiaires du RSA. De même, il compte sur une démarche contractuelle pour éviter l’exposition à la pauvreté des jeunes majeurs de l’Aide sociale à l’enfance. Pistes encore plus prometteuses, un Pacte pour l’insertion a été signé ce mois de septembre 2019 avec les entreprises d’insertion par l’économique, pour faire passer le nombre de places de 140 000 à 240 000. Enfin, une concertation s’ouvre cet automne sur les dispositifs d’insertion mis en œuvre par les départements et par Pôle emploi pour les bénéficiaires du RSA, les chômeurs de longue durée ou les jeunes en rupture : l’objectif est de lutter contre la lenteur des prises en charge et la mauvaise qualité de l’accompagnement vers l’emploi.

Au final, le regard porté sur le bilan du plan pauvreté est ambivalent : les mesures effectivement mises en place ne sont pas décisives ; celles qui le sont et qui portent sur l’amélioration de l’offre et des dispositifs d’insertion se mettent en place lentement mais il est vrai qu’elles nécessitent une mobilisation plus large et des changements de méthode. Enfin, comme le soulignent les associations, la cohérence de la politique menée n’est pas parfaite : ces dernières soulignent les effets nocifs sur la pauvreté de la réforme de l’indemnisation du chômage, la faible revalorisation des prestations familiales et leurs inquiétudes face au projet, toujours nébuleux, de Revenu unique d’activité. La pauvreté mettra longtemps à reculer, si tant est qu’elle recule un jour.