Le succès récent de l’apprentissage

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Le succès récent de l’apprentissage

L’apprentissage, contrat aidé de 1 à 3 ans avec une alternance entre travail et formation dans un CFA, Centre de formation des apprentis, a été en baisse tendancielle jusqu’en 2014, avec 271 000 bénéficiaires (loin des 500 000 apprentis promis en 2012 par F. Hollande, lors de la campagne électorale, pour 2017). Pourtant, à niveau de diplôme comparable, l’apprentissage facilite l’insertion. Les analyses pointaient alors l’absence de modernisation de certaines formations, les liens trop distendus entre les maîtres d’apprentissage et les CFA, la désaffection des petites entreprises, le moindre recours aussi à l’apprentissage des personnes sans diplôme au bénéfice d’un développement de l’apprentissage dans les formations supérieures, l’ampleur des ruptures en cours de contrat, résultat d’une orientation insuffisante ou d’une mauvaise anticipation de la pénibilité du métier.

Depuis 2017, le nombre des apprentis a cependant recommencé à augmenter, encore modestement (+ 2,1 %) du fait de l’ouverture de l’apprentissage jusqu’à 30 ans. L’augmentation est passée à 7,4 % en 2018 et à 8,4 % au premier semestre 2019, avec à mi année 458 000 apprentis. Entretemps, le gouvernement avait annoncé sa volonté de réformer l’apprentissage de manière fondamentale, ce qu’il a fait par la loi Avenir professionnel du 5 septembre 2018 : l’ouverture des CFA est facilitée (elle n’est soumise qu’à une simple déclaration et non plus à une autorisation de la Région) mais ils doivent mettre en place des formations et des diplômes définis par les branches professionnelles et obtenir une certification qualité. Ils seront financés « au contrat » par la taxe d’apprentissage (l’objectif est de lier le financement des CFA à leur fréquentation). L’employeur bénéficie d’une aide forfaitaire qui fusionne les aides précédentes, le salaire de l’apprenti est amélioré, les conditions de réorientation en cours d’apprentissage assouplies. Le gouvernement s’est, en septembre 2019, félicité de ce succès, sous le regard amer des collectivités régionales jusqu’alors responsables de ce domaine : celles-ci pointent que la réforme n’est pas complètement en place et que l’augmentation constatée ne peut lui être imputée totalement (la rémunération des apprentis et des maîtres d’apprentissage a été modifiée mais le financement des CFA n’est pas complètement en place, pas plus que les critères de qualité). Peu importe au demeurant : l’augmentation du nombre des apprentis est une excellente nouvelle.