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Etat de l’environnement : le ministère reconnaît tout

Tous les 4 ans, le ministère de la transition écologique et solidaire publie un rapport sur la situation de l’environnement en France. Le rapport s’efforce d’être équilibré : il constate que les rejets dans l’air de la plupart des polluants diminuent, que depuis 1990, les émissions de gaz à effet de serre ont baissé de 18 %, que les stations d’épuration ont été modernisées ce qui, avec certains changements des pratiques agricoles, a amélioré la qualité de l’eau des rivières.  Toutefois, bien vite arrivent les réserves : chaque année, plusieurs agglomérations dépassent les seuils d’émissions polluantes ou subissent des pollutions sévères à l’ozone, aux particules fines, aux oxydes d’azote. La France vient d’ailleurs, en octobre 2019, d’être condamnée par la Cour de justice de l’Union pour le non-respect des valeurs limite de dioxyde d’azote (polluant résultant du trafic routier), condamnation justifiée par le fait que la France n’a pas adopté un plan suffisamment efficace pour faire en sorte que les périodes de dépassement soient les plus courtes possible. Autre point sombre, le rapport note que la trajectoire actuelle de la baisse des émissions de GES reste éloignée des objectifs définis dans l’accord de Paris : les émissions liées aux transports et aux bâtiments n’évoluent pas. Enfin, en France, le climat change ; le littoral reste confronté à des marées vertes ; la qualité des eaux souterraines ne s’améliore pas ; la situation des écosystèmes est préoccupante, avec 20 % seulement des habitats d’intérêt communautaire en bon état (zones naturelles remarquables en danger), avec la chute des populations d’oiseaux et d’insectes, l’augmentation de l’artificialisation des sols, le maintien d’une pollution chimique et lumineuse. L’empreinte matières de la France (la quantité de matières premières utilisées) reste élevée (12,7 tonnes/habitant), même si elle est au-dessous de la moyenne européenne.

Le document a adopté une démarche nouvelle : il confronte la France aux « seuils de limite planétaire », changement climatique, érosion de la biodiversité, changement dans l’utilisation des sols, acidification des océans, augmentation des aérosols…  La France dépasse les limites pour l’érosion de la biodiversité, la perturbation du cycle du phosphore et de l’azote. Les données sont inquiétantes pour les sols et le changement climatique.

 

Dans la préface, la ministre E. Borne salue la qualité de l’information ainsi accumulée. Sur la politique à mener, elle indique sobrement qu’il s’agira là d’un pilier pour la transition écologique à mener. Certes. Reste à agir en effet.