Qui sont les NEET?

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Qui sont les NEET?

Avec des bornes d’âge particulières (15-34 ans) l’OCDE a déclaré en 2019 que les jeunes qui ne sont ni en emploi, ni en formation, initiale ou non, les « NEET », atteignent en France le chiffre de 2,85 millions de personnes. L’Insee en dénombrait alors pour cette tranche d’âge 1,3 million. Si l’on suit les chiffres de l’OCDE, avec un taux de de 18 % de NEET, la France se démarquerait nettement des pays européens proches : l’OCDE donnait d’ailleurs une vision sombre de la question, insistant sur le caractère peu probable de leur insertion.

La DARES fait paraître en février 2020 un numéro de DARES-analyses qui évoque le profil et le parcours des 963 000 jeunes (cette fois-ci de 16 à 25 ans) recensés comme NEET en 2018. Elle note d’abord que ce chiffre(12,9 % de la classe d’âge) est en baisse (il était de 1 025 000 en 2015 soit 13,7 % des jeunes du même âge). Ces NEET ont des caractéristiques dominantes : il s’agit surtout de jeunes peu ou pas diplômés (les jeunes qui abandonnent l’enseignement au collège ou avant la fin d’un BEP ou CAP sont au 2/3 des NEET), de jeunes femmes avec un enfant, de jeunes vivant avec un seul parent ou dont au moins un parent est chômeur. Près de la moitié des NEET le sont depuis plus d’un an. Leur parcours est cependant différent : 61 % d’entre eux sont en contact avec le service public de l’emploi et leur parcours-type montre qu’un emploi a souvent précédé leur période d’inactivité.  A l’inverse, la situation de ceux qui ne sont pas en contact avec le service public de l’emploi montre que leur inactivité dure depuis plus longtemps. Au demeurant, 53 % des NEET sont des chômeurs au sens du BIT (ils recherchent un emploi) : ils sont alors très majoritairement (88 %) en contact avec le service public de l’emploi. Les autres (décomptés comme des inactifs) sont pour 39 % désireux de travailler mais un sur huit seulement recherchent effectivement un emploi : ils disent être freinés par la garde d’enfants, des problèmes de santé ou la conviction qu’ils ne trouveront pas. Au final, alors que les NEET sont souvent présentés comme des personnes désinsérées et très éloignées du monde du travail, la moitié cherchent à s’insérer professionnellement même si elle rencontre des difficultés et les autres pourraient peut-être rejoindre le premier groupe s’ils étaient davantage accompagnés.