Haut conseil pour le climat: recommandations de sortie de crise

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Haut conseil pour le climat: recommandations de sortie de crise

Le Haut conseil pour le climat a publié le 21 avril 2020, de lui-même, un rapport « Climat, santé : mieux prévenir, mieux guérir », qui veut tirer des enseignements de la crise sanitaire du coronavirus et « intégrer l’urgence climatique à la sortie de crise ». Le rapport souligne que la crise actuelle est née d’une impréparation et d’une imprévoyance qui seraient tout aussi coupables dans le cas de la crise climatique à venir : il tire de la crise une première conclusion, selon laquelle les alertes ne doivent pas être négligées. Y répondre implique des investissements de long terme pour limiter la vulnérabilité des personnes et améliorer leur résilience. Il existe au demeurant, selon le Conseil, une parenté profonde entre la crise sanitaire actuelle et l’altération du climat, les causes communes étant la déforestation, l’influence des modes de transport, la question de l’alimentation.

Surtout, la relance de sortie de crise doit intégrer l’urgence climatique : la baisse des GES de 2020 (- 5 à -15 %) est certes importante, mais elle ne résulte pas d’un changement structurel et voulu et le risque de l’effet rebond est fort. Il faut donc une « relance verte, pas grise », qui devrait s’appuyer sur des investissements favorisant les économies d’énergies fossiles (transports en commun, notamment ferroviaire, rénovation des logements) et certains créneaux de recherche (ainsi les batteries et la fabrication de l’hydrogène industriel à partir des énergies renouvelables). Le faible prix du pétrole est l’occasion de supprimer les subventions et exonérations favorables aux énergies fossiles et le versement des aides publiques doit être conditionné à des changements importants, par exemple, pour les compagnies aériennes, la réduction des lignes ou, pour les constructeurs automobiles, la production de véhicules électriques.

Le rapport est important, rempli toutefois de suggestions maintes fois répétées. Malgré les arguments qui soulignent le parallélisme entre la crise épidémique et la crise climatique, il risque fort de passer inaperçu, sauf peut-être à mettre en place quelques conditions au versement des aides publiques, à encourager des plans vélos pour le desserrement des transports en commun ou à relocaliser la production des énergies renouvelables (panneaux solaires). L’heure est à la relance, elle peut être verdie, au moins un peu…mais elle ne le sera sans doute guère.