Biodiversité, alimentation: les ambitions de la Commission européenne

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Biodiversité, alimentation: les ambitions de la Commission européenne

La Commission européenne a adopté le 20 mai deux stratégies ambitieuses, l’une sur la protection de la biodiversité, l’autre sur l’alimentation.

La Commission travaille la plupart du temps par objectifs chiffrés.

En ce qui concerne la protection de la biodiversité, elle prévoit notamment de protéger en 2030 30 % des terres et mers de l’Union, 10 % des forêts, prairies et marécages l’étant de manière stricte. Elle veut également qu’aucune espèce ne voit son statut se détériorer et souhaite que 30 % des espèces protégées soient en 2030 en bon état de conservation. Pour restaurer la nature, 3 milliards d’arbres devraient être plantés à cette échéance et 10 % du sol agricole devrait redevenir naturel.

Pour ce qui concerne l’agriculture, l’usage des pesticides devrait être divisé par deux d’ici 2030, de même que le recours aux antibiotiques dans les élevages. La part des surfaces exploitées en agriculture biologique passerait de 7,5 % à 25 % l’étiquetage nutritionnel deviendrait obligatoire et la législation sur le bien-être animal serait améliorée.

Reste qu’il ne suffit pas d’élaborer des plans, il faut les appliquer. Les résultats obtenus des précédentes feuilles de route n’ont pas été bons : En 2015, un bilan d’étape spécifique à la biodiversité reconnaissait que l’objectif de porter un coup d’arrêt à la dégradation des habitats animaux ne serait pas atteint, 70 % des espèces européennes restant, de ce fait, menacées, avec un tiers des oiseaux sauvages en danger ou en déclin. Selon un rapport plus global d’évaluation de la politique environnementale de février 2017, la perte de la biodiversité se poursuivait. Quant aux objectifs relatifs à l’alimentation, ils ne seront atteints que si la PAC évolue fortement et si les aides ne sont distribuées que sous condition d’un meilleur respect de l’environnement. Ce n’est pas gagné.