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France, portrait social, 2021 : le bilan épidémique

Les 4 vagues du COVID ont occasionné, jusqu’au 12 septembre 2021, 460 000 hospitalisations dont 96 000 en soins critiques, et 116 000 décès, dont 27 000 dans les EHPAD. Le pic des vagues a été de moins en moins élevé mais, pour les 3 premières, la durée s’est chaque fois allongée, avec donc, chaque fois, davantage d’hospitalisations et de morts. La 4e vague, survenue entre mi-juillet et mi-septembre 2021 alors qu’une part de la population était déjà vaccinée, a été la moins meurtrière.

Face au risque de décès, la population n’a pas été dans une situation d’égalité. L’on a beaucoup évoqué les facteurs de risque liés à l’âge : le risque a augmenté dès 35 ans pour les hommes, dès 55 ans pour les femmes, mais il est vrai que la baisse de l’espérance de vie (0,5 ans les femmes et 0,6 pour les hommes) est liée aux décès des plus de 70 ans. L’on a moins évoqué le risque lié au sexe (les hommes sont davantage touchés) et aux catégories sociales :  les plus défavorisés comptent plus de victimes, sans doute à cause de conditions de logement ou de transport.  La pandémie a été plus meurtrière pour les personnes nées à l’étranger.

Les régions de même ont été inégalement touchées, les plus affectées ayant été l’Ile de France, le Grand est, Auvergne Rhône-Alpes, la Bourgogne et les Hauts de France, moins les régions de l’ouest. Les régions et les communes les plus denses ont été les plus touchées.

Hors COVID, le nombre des hospitalisations a fortement baissé, de 18,2 millions en 2019 à 15,7 en 2020. C’est ainsi le cas pour les maladies respiratoires ou les traumatismes, où l’on peut penser que le confinement a joué un rôle protecteur, mais aussi pour les infarctus ou les problèmes cardiaques, où les conséquences de moindres hospitalisations ont sans doute été plus graves. Certaines opérations ont été massivement déprogrammées (ainsi la cataracte, mais aussi, massivement, la chirurgie des cancers). Les consommations d’anxiolytiques et d’antidépresseurs se sont fortement accrues.  La santé mentale s’est dégradée : 11 % des personnes de 15 ans et plus étaient en dépression en 2019, 13,5 % en mai 2020. Chez les 15-24 ans, ce syndrome s’est maintenu au-delà de 2020, date à laquelle les taux nationaux sont revenus à un étiage normal, à un niveau très élevé.

Moins à risque pour la COVID, ce sont les jeunes adultes qui ont subi les plus forts contrecoups de l’épidémie en termes économique et social : surreprésentés dans les CDD et parmi les demandeurs d’emploi, ils ont subi la baisse des offres d’emploi, jusqu’au redressement mi-2021, et leur insertion a été plus difficile. Les jeunes étudiants ont été très affectés, y compris financièrement pour les plus précaires. En 2020, la confiance des 18-29 ans dans l’avenir a fortement baissé, bien plus que celle d’autres classes d’âge. Ces données expliquent sans doute qu’ils aient été davantage touchés par des syndromes dépressifs.