CAE: pour un investissement dans les universités

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CAE: pour un investissement dans les universités

La note du Conseil d’analyse économique de décembre 2021 plaide en faveur d’un investissement plus important dans les universités mais surtout d’un investissement plus efficace.

La note, qui rappelle les grandes données du système de l’enseignement supérieur, insiste sur ses bénéfices, bénéfice monétaire net pour les diplômés (le « rendement » le meilleur est obtenu dans les filières scientifiques et techniques) et bénéfice pour la société, avec l’augmentation de l’espérance de vie, le développement de l’innovation et de la productivité, l’amélioration de la capacité à financer les dépenses publiques.  Le CAE note de fortes inégalités d’entrée en fonction de la profession et du revenu des parents, à peu près similaires à celles observées aux Etats-Unis dans un contexte institutionnel pourtant très différent. Les dépenses publiques de l’enseignement supérieur sont donc régressives (d’autant plus fortes que le revenu des familles est élevé).  Les propositions sont sans surprise mais de bon sens : il faut investir davantage dans les filières où les taux de réussite sont les plus faibles, licence et master (seuls 36,5 % des bacheliers obtiennent la licence en 3 ans), en augmentant notamment les taux d’encadrement : pour les licences, la référence doit devenir la licence professionnelle, plus coûteuse mais plus efficace, ou les DUT. Demande de très longue date, des places supplémentaires en filières techniques courtes doivent être réservées aux bacheliers technologiques et professionnels. Il faut revaloriser les bourses et améliorer l’accès des étudiants modestes au logement étudiant. Il faut prévoir des quotas de boursiers et d’élèves hors Académie dans les filières sélectives pour en améliorer la diversité sociale et géographique. Enfin, il importe de développer bien davantage les informations dispensées sur les filières : l’orientation n’est pas seulement là pour exposer le contenu des formations mais aussi pour communiquer les taux de réussite, l’insertion professionnelle, les salaires et les évolutions possibles.

Au total, le CAE propose de dépenser entre 5,4 et 7,6 Mds de plus pour l’université, selon l’ambition du scénario. la somme paraît forte : elle ne ferait que placer la France soit au niveau de l’Allemagne et du Danemark (premier scénario), soit au niveau des Pays-Bas (deuxième), encore très en dessous de la Suède et de la Norvège.