Dématérialisation des démarches : une part du public décroche

Judiciarisation de la vie publique, le drôle de bilan du Sénat
30 mai 2022
Les absents ont-ils toujours tort?
4 juillet 2022

Dématérialisation des démarches : une part du public décroche

L’Insee a fait paraître, en mai 2022, un « Focus » sur les démarches administratives en ligne. En 2021, 67 % des adultes ont fait au moins une démarche en ligne (31 % 10 ans plus tôt). 60 % notamment déclarent leurs impôts en ligne. La pratique est donc en fort développement.

Parmi les personnes qui n’ont pas fait de démarche en ligne (33 %), une petite part n’a pas eu de démarches à faire. Mais les autres soit n’utilisent pas du tout Internet (40 %) soit sont gênées dans cette utilisation : ils préfèrent transmettre des formulaires papier ou se rendre sur place.

32 % des adultes déclarent avoir renoncé à au moins une démarche en ligne au cours de l’année écoulée faute d’être à l’aise, alors que parfois elles ont réussi à mener à bien certaines démarches. Dans cet ensemble les ¾ des personnes ont pu faire la démarche autrement mais 8 % a totalement renoncé. Ce sont les personnes les plus âgées, les moins diplômées et qui vivent seules qui ont davantage renoncé.

Rappelons qu’en 2022, trois ans après la parution d’un rapport très critique, le Défenseur des droits a publié une nouvelle analyse des difficultés rencontrées par la population en ce qui concerne la dématérialisation (Dématérialisation des services publics, 3 ans après, où en est-on ?). Le rapport reconnaît les efforts des pouvoirs publics pour combattre la fracture numérique mais note que le flux des réclamations ne tarit pas. Il souligne particulièrement les difficultés des étrangers pour obtenir un rendez-vous en préfecture, le module qui permet cette demande étant perpétuellement saturé, sans qu’il soit possible de recourir à une autre voie. De plus en plus, c’est après dépôt d’un recours contentieux que la situation se débloque. Et il reste à voir comment la dématérialisation des courriers de l’OFPRA aux demandeurs d’asile (convocation à entretien et porter à connaissance de la décision) se mettra en place, malgré l’aide des associations, face à une population très inégalement armée pour s’approprier ce mode de communication.