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L’irrigation agricole et son évolution

Le ministère de l’écologie fait paraître en février 2024, à la demande d’organisations écologiques qui souhaitaient disposer de données sur l’irrigation, une note sur les prélèvements d’eau par le secteur agricole et sur l’évolution des pratiques d’irrigation de 2010 à 2020.

Avec 3,4 Mds de m³ prélevés en 2020, soit 11 % des prélèvements totaux, largement moins que le refroidissement des centrales nucléaires (45 %), l’alimentation des canaux et l’eau potable (19 et 17 %), devant cependant les usages industriels, l’eau agricole ne semble pas représenter une grosse consommation. Ces chiffres doivent toutefois être complétés : les pourcentages diffèrent fortement si l’on évoque la consommation d’eau, c’est-dire l’eau considérée comme perdue et qui n’est pas « rendue » aux eaux de surface ou souterraines. Comme l’on considère que 80 % de l’eau d’irrigation est « perdue, l’agriculture représente 58 % de l’eau consommée.

A 92 %, l’eau agricole sert à l’irrigation. Les prélèvements ont lieu dans les eaux de surface (60 %) et dans les eaux souterraines (40 %). De 2010 à 2020, les prélèvements ont augmenté de 13 %, les eaux souterraines étant davantage sollicitées (+ 21 %) que les eaux de surface (+ 7 %), comme si celles-ci ne suffisaient plus.

En 2020, les terres irriguées (celles qui ont été irriguées au moins une fois dans l’année) représentent 6,8 % de la SAU, tout en étant très inégalement réparties : dans certains départements du sud-est ou du sud-ouest ou du sud de la région parisienne (Eure et Loire, Lot et Garonne, Gers, Landes), près de 50 % de la surface agricole est irriguée.

Cependant deux points nuancent ces chiffres :

Si les terres irriguées sont inférieures à 7 % de la SAU, 11 % de la SAU est « irrigable », c’est-à-dire muni d’un système d’irrigation sans l’utiliser l’année de référence. 15 départements concentrent la moitié de cette surface.

Le volume d’eau consommée par hectare compte et il est très variable, allant de 40 m³ par hectare irrigué dans l’est à 9700 m³ dans les Pyrénées orientales. La moyenne s’établit à 1900 m³.

De 2010 à 2020, comme indiqué ci-dessus, les prélèvements ont augmenté (13 %) mais moins que la surface irriguée (+ 15%, soit 1,8 million d’hectares). L’économie (la sobriété) reste modeste.

38 % des surfaces irriguées correspondent à la culture du maïs, 12 % à celle du blé et 9 % aux légumes frais, fraises et melon.

Quant à la surface « irrigable » (soit 2,8 millions d’hectares) elle a augmenté quant à elle de 23 % depuis 2010, ce qui est très important. Géographiquement, ce sont les régions du Sud-ouest, du Sud-est, du Centre et de l’Alsace qui ont le plus de surfaces irrigables. Les cultures maraichères ou fruitières sont irrigables pour 40 à 50 %, et les grandes cultures à 18 %.

Face à ces chiffres, qu’ils jugent intéressants mais encore trop généraux, les écologistes souhaiteraient avoir davantage de précision sur la répartition précise des cultures les plus consommatrices d’eau.