Comme chaque année, la DARES publie un document sur la dépense nationale en faveur de la formation continue et de l’apprentissage (DARES résultats, juin 2017). Tous financeurs confondus, entreprises, Régions, Etat, UNEDIC, Pôle emploi…et ménages, la dépenses atteint en 2014 (la statistique en France est parfois peu rapide), 31,6 Mds soit 1,5 % du PIB. Pour comprendre, le plus simple est sans doute de raisonner par publics, car les financeurs interviennent tous sur tous les publics, ce qui en dit long sur la complexité du système, avec des croisements et des entrecroisements financiers et une typologie des stages incompréhensible sauf aux bacs + 15 : ainsi, les entreprises et les OPCA (organismes paritaires collecteurs agréés, qui collectent les contributions des entreprises) financent la formation continue des salariés en emploi mais aussi la formation des jeunes (apprentissage et professionnalisation) et celle des personnes sans emploi. Les Régions payent pour les jeunes et les demandeurs d’emploi, plus marginalement pour les actifs occupés…tout comme l’Etat. Par publics, c’est plus clair, même si on mêle des torchons et des serviettes : un peu plus de 60 % de la dépense va aux salariés des secteurs privé ou public ; presque 24 % vont aux jeunes et 15 % aux demandeurs d’emploi. Trois chiffres sont significatifs : la dépense de formation continue des agents publics baisse (c’est du fait de la Fonction publique territoriale, où la gestion prévisionnelle des effectifs et des compétences n’est pas pour demain) ; celle des jeunes aussi, du fait pour l’essentiel d’une chute de l’apprentissage ; en revanche, la dépense en faveur des demandeurs d’emploi augmente fortement de plus de 4 %. Deux plans de formation prioritaire pour les demandeurs d’emploi ont en effet été déployés en 2014, pour répondre aux critiques récurrentes sur les difficultés d’accès à la formation d’une population pourtant moins qualifiée que la population active dans son ensemble. L’effort s’est poursuivi depuis : restera à en faire le bilan.