Le rapport annuel de l’OCDE sur la situation économique et sociale de la France est paru en septembre 2017. Il contient des évidences, en particulier dans ses grands titres : l’activité économique progresse mais renforcer la croissance aiderait à maintenir le niveau de la protection sociale ; trop de personnes sont exclues du marché du travail ; les dépenses publiques sont trop élevées sans être pour autant synonymes d’équité puisque, par exemple, les dépenses d’infrastructures et d’éducation profitent insuffisamment aux populations défavorisées, de même que la politique de santé, qui fait une part trop limitée à la prévention. Dans le détail, le rapport met l’accent sur des points faibles connus mais dont la correction serait essentielle : faiblesse des gains de productivité, ce qui, à un moment donné, nous empêchera de financer la protection sociale (les deux derniers rapports du Conseil d’orientation des retraites ne disent pas autre chose) ; faiblesse des compétences de base d’une part importante des adultes, sachant que la complexité du système de formation et la multiplicité des CDD nuisent à leur accès à la formation ; exclusion de ceux qui en ont le plus besoin de la formation continue et de l’apprentissage ; insuffisant développement de la négociation collective et rapport de forces déséquilibré entre employeurs et salariés. Les recommandations sont logiques : développement impératif de la R&D, refonte d’un système fiscal qui doit toucher davantage de personnes (abaissement de la première tranche de l’IRPP, fin des taux réduits de TVA et des exonérations des impôts sur le capital, avec en contrepartie une baisse des taux, augmentation des taxes écologiques), développement de l’apprentissage et ciblage des aides sur les populations défavorisées, offre de carrières attractives aux meilleurs professeurs sélectionnés pour aller enseigner dans les écoles en difficulté, développement des accords collectifs. Rien de surprenant donc mais une synthèse convaincante.