La France a une longue tradition de recours aux emplois aidés d’insertion, avec des formules diverses mais proches, réservées parfois aux jeunes et parfois ouvertes à des populations plus larges, souvent propres au secteur non marchand et parfois étendues aux employeurs du secteur marchand. En 2016, le dispositif a profité à près de 500 000 bénéficiaires, en comptant avec les emplois aidés (contrats uniques d’insertion et emplois d’avenir) les postes du secteur de l’insertion par l’activité économique. En 2018, cette politique, critiquée dans nombre de rapports d’évaluation pour ses faibles résultats, a été fortement amendée : réduction du nombre des emplois aidés, exigence d’un « parcours emplois compétences » pour mieux définir les objectifs d’insertion et les moyens utilisés, suppression des emplois aidés du secteur marchand compte tenu de l’importance des effets d’aubaine qui les caractérisaient. Le dispositif semble moins séduire les employeurs et la perspective de réduire encore le nombre d’emplois aidés en 2019 risque de mettre définitivement à mal cette dimension de la politique de l’emploi. Il faudrait alors s’assurer que les autres dispositifs (apprentissage, formation en alternance, insertion par l’économique, garantie jeunes) sont suffisants pour répondre aux besoins spécifiques des populations très éloignées de l’emploi.
Fiche : 6 pages, 17 930 caractères
Mots clefs : insertion, jeunes, politique emploi, exonérations cotisations