Les rapports d’évaluation des politiques publiques sont souvent longs, confus, interminablement nuancés…et de ce fait, peu parlants et peu instructifs. En voici un qui détonne : publié dans l’Américan Economic Review en janvier 2019, son contenu porte sur l’effet des subventions publiques aux entreprises en difficulté en Angleterre. C’est le chercheur en économie Paul Seabright qui en relate les conclusions (très courtes et très nettes) sur le site de son institut Toulousain et dans un récent article du Monde : une amélioration des subventions améliore l’emploi dans une proportion identique et réduit le chômage ; cet impact est lié à la création d’activités nouvelles et non pas à la délocalisation d’autres activités venant de zones non aidées ; cependant, cette amélioration n’a lieu que dans les entreprises de moins de 50 salariés, les grandes entreprises (qui reçoivent pourtant les aides les plus importantes) ne changeant en rien leur comportement après versement ; de plus, les nouvelles activités ne sont pas « innovatrices » et n’améliorent pas la productivité des entreprises concernées. Autrement dit, les subventions, cela marche, mais pas partout, pas dans les grandes entreprises et cela ne favorise pas ou peu l’innovation. Voilà qui est clair.