Le Premier ministre F. Bayrou a défini une méthode, qu’il juge pédagogique, pour présenter puis faire voter un budget 2026 qui réduirait à 4,6 % le déficit public prévu à 5,4 % en 2025. Il en a présenté les principales mesures le 15 juillet 2025. On pouvait craindre le pire, après les quelques mois au pouvoir d’un gouvernement sans idées, sans autorité et sans cohérence, qui laisse adopter à vau l’eau des textes erratiques approuvés par une partie des parlementaires censés le soutenir et désavoués par les autres. Pas de bonne surprise : dans la présentation du prochain budget, rien ne va, ni la méthode, ni la cible, ni les mesures envisagées, qui frappent surtout les personnes modestes et accroissent les risques de récession dans une France déjà menacée. La suite se dessine : sauf changement radical, le gouvernement va tomber, l’incompréhension s’accroîtra entre le monde politique et la population et la France ira encore plus mal.
Une méthode à contre-sens : il faudrait un engagement de long terme, on a un effort ponctuel
Le Premier ministre s’est livré à une dramatisation indécente de la situation, qui falsifie la vérité.
Il est vrai que les finances publiques françaises se portent mal, plus mal que dans la plupart des autres pays européens : fin 2024, l’ampleur du déficit public (5,8 % du PIB, alors que la moyenne en Europe est de 3,1 %) plaçait la France au 3e rang européen, après la Roumanie et la Pologne, et le pays occupait également le 3e place pour la dette, après la Grèce et l’Italie. De ce fait, la France court des risques : même si la Commission a suspendu en juin 2025 la procédure de déficit excessif qui la visait depuis juin 2024, le pays reste sous surveillance européenne et donc menacé de sanctions. Surtout, avec une dette de 3345 Mds fin mars 2025 (114 % du PIB), la France supporte des taux d’intérêts élevés : ils ont spectaculairement augmenté depuis 2019 dans le monde mais de manière différenciée. Avec 3,4 % en juillet 2025 pour les obligations souveraines à 10 ans et 2,7 % pour celles à 5 ans, la France n’est pas très bien placée en Europe, ce qui témoigne d’une certaine méfiance des prêteurs devant une situation jugée instable et une gouvernance faible. La charge des intérêts payés pèse lourd sur le budget de l’État (55 Mds prévus en 2025) et risque de s’aggraver, ce qui est peu supportable dans un pays qui a besoin d’argent pour ses services publics ou pour faire face à la transition énergétique. La France peut aussi être appelée à faire face, dans un monde déréglé, à des effets de panique et il faudra alors qu’elle puisse compter sur l’intervention de la BCE qui a pourtant cessé récemment de racheter des dettes européennes.
Pour autant, la référence, dans le discours de F. Bayrou, à la crise grecque et à la nécessité dans laquelle s’est trouvé ce pays de réduire pensions et salaires, (« voilà où nous en sommes ») tout comme les expressions utilisées (« dernier saut avant la falaise », « danger mortel de l’écrasement de la dette », « le peuple a désormais rendez-vous avec lui-même »), sont profondément inappropriées.
La dette n’est pas une chute à éviter ni une bombe à esquiver : quoi qu’on fasse, il va falloir vivre avec elle pendant de très longues années. Pour l’instant, le seul objectif crédible est de la stabiliser, en réduisant le solde public primaire au niveau d’un solde dit « stabilisateur » et cela peut prendre des années. Le plan budgétaire et structurel à moyen terme de la France transmis à la Commission européenne à l’automne 2024 prévoit une stabilisation de la dette plutôt rapide, en 4 ans, 117,6 % en 2026, 117,2 % en 2029. Pour autant, une étude de l’OFCE-Sciences-Po de juillet 2025, Quelle trajectoire pour les finances publiques de la France, reconstruit cette prévision : tout en gardant « l’impulsion budgétaire » prévue dans le plan (économies et augmentation des impôts), elle utilise des prévisions de croissance plus réalistes. L’étude parvient alors à une stabilisation de la dette en 2030 mais à un niveau plus élevé, 121 % du PIB. Il faudra ensuite attendre 2050 pour la faire baisser à 110 %. En outre, l’OFCE indique que, quand la décision est prise d’une « consolidation budgétaire », l’opportunité d’efforts importants doit s’apprécier en fonction de la situation économique du pays et, notamment, du niveau du chômage : quand la situation n’est pas bonne, mieux vaut choisir un rythme plus lent de stabilisation de la dette si l’on souhaite éviter les impacts négatifs sur l’économie d’une politique budgétaire trop restrictive.
Les conclusions à tirer de cette analyse sont évidentes :
1° Décider d’un effort budgétaire de 44 Mds est sans doute déraisonnable dans une économie déjà affaiblie et qui pourrait l’être encore davantage si le conflit commercial perdure avec les États-Unis : le rythme de croissance de 2025 peut être inférieur aux 0,7 % prévus et celui des années suivantes en sera affecté, surtout avec un effort aussi fort ; au demeurant, cet objectif n’est pas justifié : il correspond à l’écart pour 2026 entre un tendanciel de déficit, si rien n’était fait, et le niveau de déficit visé. Si l’on mesurait l’effort à faire à partir de la situation de fin 2025 par rapport à l’objectif de fin 2026, l’effort nécessaire serait inférieur à 25 Mds. Il faut s’en tenir à ce chiffre et contrôler l’effet des choix sur les indicateurs économiques, notamment la consommation ;
2° L’effort doit être soutenu plusieurs années pour produire des effets cumulés. Il faut annoncer ce caractère pluriannuel. Déclarer, comme l’a fait l’ancien ministre MODEM M. Fesneau, « Si on fait l’effort demandé maintenant, on arrivera à s’en sortir ensemble » laisse supposer un effort ponctuel, ce qui est trompeur : il sera récurrent, au moins plusieurs années ; il faut arrêter de raconter des craques à la population ;
3° Comme le suggère l’OFCE, il faut, lors du vote du budget 2026, présenter au Parlement un plan pluriannuel, sur lequel le gouvernement s’engage, quitte à l’amender ensuite en toute clarté. Dans ce cadre, il faut garantir à ces prévisions de moyen terme une meilleure crédibilité, alors que la France produit systématiquement des prévisions de moyen terme sans vraisemblance, juste destinées à rassurer l’opinion. Dans son avis sur le plan structurel et budgétaire à moyen terme de l’automne comme dans celui d’avril 2025 sur son état d’avancement, le Haut conseil des finances publiques refuse d’examiner les projections au-delà de 2025 : l’information est « lacunaire », la trajectoire est « esquissée », bref on est dans le doigt mouillé. L’OFCE réclame à juste titre un vrai travail de projection, validé par une institution indépendante, même si ces projections resteront toujours fragiles que celles à plus court terme ;
4° Enfin, le choix d’une perspective pluriannuelle impose d’y inscrire des mesures structurelles qui porteront leur effet de manière répétitive sur les années qui suivront leur mise en œuvre. L’OFCE compare la dette à un énorme paquebot qui n’infléchit sa trajectoire qu’après plusieurs années d’effet cumulé d’une impulsion budgétaire initiale. Dans le plan annoncé par F. Bayrou, le choix d’une année blanche n’a pas de sens, que ce soit le gel des prestations sociales ou celui du barème de l’impôt. La population va voir ses revenus diminuer, l’économie risque de souffrir mais l’effet sur les dépenses publiques sera ponctuel et il faudra ensuite augmenter l’effort l’année suivante pour compenser la disparition de l’effet. Un tel choix est absurde.
Une méthode à contre-sens : un plan élaboré solitairement et une mauvaise répartition de l’effort
Bayrou, sans doute par vanité, n’a guère le sens du collectif. Il a élaboré les orientations budgétaires en équipe restreinte, avec une forme de suspense ridicule : le 15 juillet, vous saurez tout. Le ton professoral et moralisateur utilisé avec l’opinion publique, qui n’en peut mais, n’a pas de sens : elle doit être associée mais elle n’est pas en mesure de décider. Dans un contexte sans majorité, l’élaboration et la présentation du projet auraient dû être collective. Mais il est vrai que le Premier ministre a été incapable de réunir une coalition minoritaire, même informelle, et que sa présentation n’a même pas été fermement soutenue par les partis représentés au gouvernement. Il ne parvient plus depuis plusieurs mois à maîtriser une fabrique de la loi devenue erratique, oscillant entre des choix de droite et d’extrême droite alors qu’il est censé être plutôt au centre. Si la loi de finances n’est pas un projet collectif du gouvernement, voire un projet construit sur des alliances, il ne sera pas adopté. Que Bayrou ne l’ait pas compris ou y ait renoncé le rend inapte à sa fonction. Il annonce désormais vouloir négocier : pourquoi pas, mais c’est un peu tard et bien plus risqué.
Prétendre ensuite que la population est touchée équitablement parce les mesures concernent à la fois l’État, les collectivités, les prestations sociales, l’assurance chômage, les salariés privés et les fonctionnaires, est une plaisanterie. Ce sont les actifs modestes qui paieront l’essentiel. Pour être accepté, l’effort doit être mieux réparti, en tenant compte des capacités contributives de chacun.
Il est vrai que quelques mesures touchent les personnes aisées, mais sans pour autant épargner les personnes modestes : il en est ainsi du remplacement de l’abattement fiscal de 10 % sur les retraites par une déduction forfaitaire, mesure justifiée dans son principe mais qui pénalise aussi les retraites modestes (celles qui sont de peu supérieures à 20 000 euros annuels, ce qui n’est pas la grande richesse). La participation accrue aux dépenses de santé (doublement du plafond des franchises médicales sur les médicaments, les actes paramédicaux et les transports sanitaires, de 50 à 100 euros par an) touchera tout le monde mais sera totalement indolore pour les personnes aisées et ne pénalisera que les personnes pauvres. Entendre la ministre de la santé justifier la mesure en expliquant que la santé ne peut être gratuite serre le cœur : 100 euros, ce n’est rien pour un cadre supérieur, c’est lourd pour un smicard.
Il en est de même du gel des prestations sociales et du barème de l’impôt sur le revenu, mesures qui certes touchent les contribuables aisés et très aisés mais aussi les contribuables modestes qui, en proportion, souffriront davantage puisque, en bas de l’échelle, les revenus aident à vivre, alors qu’en haut de l’échelle, ils servent aux loisirs, à l’épargne ou à l’investissement. Une note de l’OFCE (Impôts et prestations, quels effets attendre d’une année blanche ? juin 2025) montre que, si l’on raisonne en euros, le gel social et fiscal coutera en moyenne 255 euros aux 5 % les plus aisés et 56 euros aux 5 % les moins aisés. Mais pour les premiers, cela représente 0,3 % de leurs revenus et pour les seconds 1 %.
Quant à la fiscalité des hauts revenus et à celle des entreprises, pourquoi en faire un tabou ? La responsabilité, sur la crise actuelle des finances publiques, de la politique des baisses massives d’impôts engagée depuis 2018 est reconnue : elle l’est par le Conseil d’analyse économique (Quelle trajectoire pour les finances publiques françaises ? juillet 2024) comme par une étude de la Fondation Jean Jaurès (Situation budgétaire de la France, quelle trajectoire pour 2025 ? septembre 2024). La Fondation ajoute que ces baisses, qui ont porté sur les impôts des ménages, surtout des plus aisés, et sur la fiscalité des entreprises, ont été « largement inefficaces ».
La note mentionnée ci-dessus de l’OFCE (Quelles trajectoires pour les finances publiques de la France ? 11 juillet 2025) va plus loin, sur le fondement d’une étude minutieuse de l’évolution des dépenses et des recettes publiques de 2017 à 2024 : elle montre que la dérive du déficit sur cette période n’est nullement liée à une augmentation irréfléchie des dépenses mais à la seule diminution des impôts.
Il serait donc légitime de s’interroger sur la fiscalité des revenus, notamment sur la réforme dite « flat tax » qui a réduit la fiscalité des revenus financiers. Les partis de gauche plaident également pour une taxe sur les patrimoines des ultra-riches, parce qu’elle leur semble équitable : elle poserait toutefois une question de constitutionnalité. Il paraîtrait plus raisonnable de procéder à une réforme plus large, plus structurelle et moins tape-à-l’œil, celle de la transmission des hauts patrimoines, qui est à l’évidence très inéquitable aujourd’hui.
Quant aux entreprises, le constat actuel d’une responsabilité des allégements fiscaux sur la dérive des finances publiques n’implique pas nécessairement une politique brutale de retour en arrière. Il faut s’interroger sur l’équité, l’efficacité et la réversibilité de ces mesures. S’agissant des aides aux entreprises, un récent rapport parlementaire (Transparence et évaluation des aides publiques aux entreprises, juillet 2025) a décompté leur montant (211 Mds) et montré que le suivi et surtout l’évaluation de l’efficacité de certaines d’entre elles était défaillante. Quand il existe une évaluation négative (exonérations de cotisations, crédit impôt recherche), elle n’est pas suivie d’effets. Un travail approfondi et difficile reste donc à faire, sans parti-pris idéologique, pour trouver des ressources sans mettre à mal l’effort productif. Son intérêt a complètement échappé à F. Bayrou qui, Premier ministre sans majorité, se plie aux injonctions d’un Président de la République qui ne devrait plus intervenir sur ces questions.
Enfin, éviter le flou ou les mesures idéologiques injustifiées
Autant certaines mesures sont détaillées (on connaît les dates des deux jours de congé qui doivent être supprimés), autant certaines mesures sont floues, sans doute parce qu’elles ont peu de chances de voir le jour. Il appartiendra aux « commissions compétentes des Assemblées » de définir la contribution de solidarité qui serait imposée aux plus fortunés : mais quelle est la commission qui est compétente pour définir la politique du gouvernement ?
Des « mesures complémentaires” seront prises contre « l’optimisation abusive des patrimoines non productifs » : quelles mesures ? quelle cible ? quelle ampleur ? Une réflexion va s’engager pour « échanger des subventions aux entreprises contre la suppression de procédures bureaucratiques qui asphyxient », et ce par ordonnances : le terme « simplification » fait peur désormais, car on craint l’assouplissement de normes de protection utiles, environnementales, sanitaires ou protégeant les consommateurs.
Et comment peut-on espérer en 2026 2,3 Mds du renforcement de la lutte contre la fraude sociale et sociale alors que le total des encaissements à ce titre n’atteint pas 13 Mds en 2024, après des années d’effort, dans un domaine déjà prioritaire pour les récents gouvernements ? Est-ce raisonnable d’attendre plus de 5 Mds de la suppression des agences et opérateurs de l’État alors que le rapport sénatorial sur la restructuration des agences et opérateurs chiffre les économies envisageables à 540 millions ? Et quelles sont exactement les mesures qui seront prises sur les ALD, affections longues et durables (cancers, maladies cardio-vasculaires, diabète, maladies mentales…) qui permettent une dispense de ticket modérateur sur les soins ? Ces maladies toucheraient 20 % de la population française (c’est exact) mais 5 % en Allemagne, ce qui suggère, en France, une fraude massive ou une extrême complaisance des médecins français qui déclarent ces maladies. Or, selon des spécialistes du système de santé allemand, l’assertion semble reposer sur une confusion. La participation financière des malades chroniques allemands est simplement très différente du système français : en Allemagne, si, dans l’année, la participation aux soins de tels malades est supérieure à 1 % de leurs revenus, ils sont exonérés pour l’année en cours. Or, un faible pourcentage des malades chroniques serait dans ce cas.
Les confusions les plus graves sont ailleurs et elles sont idéologiques et partiales : les Français travailleraient moins que les Allemands, ce qui justifierait à la fois la remise en cause de deux jours de congé et la demande d’une renégociation du système d’assurance chômage, pour enfin « inciter » à la reprise d’un emploi.
L’étude récente du Conseil d’analyse économique, Objectif : plein emploi, pourquoi et comment, avril 2025, a démontré de manière parfaitement claire que le travailleur français travaille un nombre d’heures égal à celui des autres travailleurs européens, notamment allemands. En revanche, le taux d’emploi de la population française est plus faible, faute que les seniors et les jeunes actifs parviennent à garder ou à trouver un travail. Si l’on veut libérer les forces productives, il ne faut pas alourdir le temps de travail de ceux qui travaillent déjà mais empêcher les entreprises de licencier les seniors et les inciter avec fermeté à les embaucher, tout comme il faut contrer la lenteur d’insertion des jeunes. Le gouvernement s’y est toujours refusé et les plans en faveur de l’emploi des seniors contiennent plus de bavardage que de mesures concrètes déterminantes. En tout état de cause, culpabiliser les Français pour leur supposée paresse relève des brèves de comptoir du café du commerce.
Les organisations syndicales s’irritent particulièrement de la demande de renégociation de la convention d’assurance chômage, la dernière venant juste d’être mise en place en avril dernier. Or, quand l’État a pris la main sur l’assurance chômage, de 2019 à 2024, il a durci très nettement le système, à la fois sur les conditions d’accès à l’assurance, sur le mode de calcul de l’allocation et sur sa durée de versement, dans le but affirmé « d’inciter davantage au travail ». Les contrôles ont alors été fortement resserrés. Rien ne permet plus d’affirmer que le chômage tient au refus de travailler des demandeurs d’emploi, même si certains demandeurs d’emploi de longue durée (notamment les seniors) sont souvent, c’est vrai, « découragés », ayant perdu tout espoir d’être embauché. Mieux vaudrait prendre des mesures efficaces pour encourager leur emploi que de dégrader encore le système d’assurance. Cela aura un effet sur les difficultés des demandeurs d’emploi mais pas sur le chômage dont la cause n’est pas l’excessive générosité de l’indemnisation.
Il est impératif enfin d’éviter les mesures idéologiques sur le « moins d’État » qui risquent d’abîmer structurellement les services publics : les pouvoirs publics ont pris l’habitude, par facilité, de geler la rémunération des fonctionnaires. La valeur du point d’indice a été gelée de février 2017 à juillet 2022 puis à nouveau depuis 2025. Il pourrait donc l’être encore en 2026. Quel employeur pourrait répétitivement recourir à une telle mesure sans désaffection et fuite des salariés ? Quant aux suppressions d’emplois publics par non remplacement d’un fonctionnaire sur trois partant en retraite à partir de 2027, elles soulèvent des sourires chez les commentateurs : « on sait bien qu’ils sont trop nombreux » entend-on partout. Or, les grandes masses de l’emploi public, ce sont les enseignants, les soignants, les forces de sécurité, les juges et dans la fonction publique territoriale, les agents de maintenance et de propreté et ceux qui s’occupent de l’enfance ou des personnes âgées, tous métiers qui recrutent difficilement. La désaffection des jeunes croît déjà l’égard de la fonction publique. La RGPP (suppression des emplois publics sous le mandat de N. Sarkozy) aurait dû nous apprendre qu’il ne faut pas édicter de normes aveugles de suppression d’emplois mais s’interroger sur des métiers ou des fonctions qui paraissent moins utiles, de manière à faire des choix éclairés et justifiés, sans idéologie anti-fonctionnaires. Mais il faut alors travailler, réfléchir, étayer son propos. Une norme bête, c’est plus facile à appliquer. L’on en verra trop tard les effets pervers.
Comment cela va-t-il se terminer ?
Reprenons la conclusion d’une note du 15 juillet de Natixis sur les annonces de F. Bayrou : tel quel, le budget 2026 a zéro chance d’être adopté. Il faudrait, pour qu’il le soit, des concessions majeures. Avec ces annonces, la probabilité d’une chute du gouvernement croît. F. Bayrou partira, auréolé de la gloire de celui qui a été courageux mais doit plier devant les querelles partisanes à courte vue. C’est peut-être ainsi qu’il anticipe sa mort politique. C’est le pays, ce sont les Français qui paieront alors la note. Reconnaissons-le : ils paieront surtout la médiocrité de leurs dirigeants.
Pergama, le 21 juillet 2025