La fondation Jean Jaurès a publié le 25 août 2025 une note délicieuse sur l’évolution de la cote de popularité de Donald Trump. Certes, on attend toujours l’annonce d’une forte croissance de l’inflation annoncée par les économistes devant l’augmentation désordonnée des droits de douane, la paralysie économique à laquelle devait conduire l’expulsion massive des immigrés, la chute massive de la bourse et des achats de dollars devant les perspectives d’un déficit budgétaire abyssal et la révolte des populations modestes après les mesures réduisant leur protection santé. Pour autant, l’on ne peut que se réjouir de tout signe qui montrerait que la population renâcle, même un peu.
La note nous apporte cette petite joie : dès son investiture, le taux de popularité de Donald Trump était faible, comparé à celui des autres présidents, du fait du caractère massif du rejet des démocrates : 47 %, pour un Barack Obama à 68 % ou un John Kennedy à 72 %.
Au 18 août 2025, ce taux a baissé à 43 %, avec 54 % d’opinions défavorables. Ce sont les indépendants (ceux qui ne sont ni Républicains ni démocrates) qui font baisser la courbe, puisqu’ils sont passés d’un taux de désapprobation de 52 à 62 %. Si l’on cherche quelle est la catégorie d’âge qui s’est le plus détachée de Trump, ce sont les moins de 35 ans qui dominent : favorables à Trump à 92 % en février 2025, ils ne sont plus que 69 % à l’approuver en août. C’est encourageant !
Quant aux sujets sur lesquels l’insatisfaction est la plus forte, ce sont, dans l’ordre, l’inflation, le commerce, l’économie et l’emploi, puis, plus faiblement, les expulsions et la politique d’immigration.
Si l’on cible les citoyens appartenant aux Républicains, l’approbation d’ensemble reste forte (81 %) mais a baissé depuis le début du mandat (95 %). Elle a baissé un peu sur l’immigration, un peu plus sur l’économie et l’emploi, un peu plus sur l’inflation.
Ces réalités sont indéniables : l’adhésion à Donald Trump et à sa politique sont moins fortes.
Cependant, comme la note le dit, l’effritement est faible quand on le compare à la somme de décisions effarantes, inéquitables, brutales, risquées et attentatoires à l’image des États-Unis dans le monde prises depuis janvier 2025. De plus, les motifs principaux de l’érosion des avis favorables tiennent à l’économie, à l’inflation, peut-être à la crainte pour la croissance et l’emploi. Les Américains sont en définitive peu choqués par la politique d’immigration et les expulsions, pourtant attentatoires aux droits des personnes et, parfois, dans les méthodes utilisées, aux droits humains. Ils ne se révoltent pas contre les actions abominables du DOGE, la suppression de l’aide aux pays pauvres, l’errance politique sur l’Ukraine où le Président embrasse celui qui attaque et cherche à humilier celui qui se défend, ou contre le soutien à la politique génocidaire d’Israël. Il n’est pas question dans ce sondage de leurs réactions devant l’effondrement progressif de l’état de droit, qui va miner la séparation des pouvoirs et la justice, ni des attaques contre la science et la recherche, avec des conséquences sur la santé ou l’environnement des Américains. Si le prix des œufs ou la perte d’un peu de PIB affectent les avis positifs sur Trump, personne ne va pleurer. Mais, avec ces seuls motifs, ce mécontentement ne sera pas suffisant pour rétablir une démocratie qui chancelle, à laquelle, on le voit aujourd’hui dans l’importance des soutiens MAGA, une grande part de la population américaine n’attache aucun prix et dont elle ne se soucie pas.