Depuis la loi du 20 août 2008, la représentativité des syndicats de salariés est régulièrement mesurée, fonction notamment du pourcentage de voix obtenues aux élections professionnelles : cette mesure sert à valider (ou non) un accord collectif d’entreprise, de branche ou interprofessionnel, qui doit recueillir la signature d’organisations syndicales ayant obtenu à ce niveau un nombre minimal de voix. Depuis 2008, la question de la représentativité des diverses organisations patronales est posée, puisque jusqu’alors, bien que les organisations patronales soient elles aussi signataires des accords collectifs, leur représentativité tenait à l’application d’un principe discutable de « reconnaissance mutuelle », autant dire à la bonne franquette. L’intérêt de mesurer la représentativité est bien évidemment de comparer celle des trois principales organisations patronales, le MEDEF, la Confédération des PME (CPME) et l’Union des entreprises de proximité (U2P) qui n’ont ni la même composition sociologique, ni les mêmes intérêts ni la même approche du dialogue social. Mais l’intérêt est aussi, plus généralement, de mesurer le taux d’adhésion des entreprises à une organisation patronale. La représentativité permettra en outre de répartir les financements du fonds paritaire du dialogue social ainsi que les sièges des Conseils de prud’hommes ou des Commissions paritaires interprofessionnelles destinées à représenter les TPE. Le dossier a cheminé lentement : la loi du 5 mars 2014 a défini les critères (qui ont fait l’objet de vifs débats) : il s’agit de critères alternatifs, soit le nombre d’entreprises adhérentes (8 % minimum au niveau de représentativité souhaité), soit le nombre de salariés des entreprises adhérentes (8 % également). Les résultats de l’enquête de représentativité ont été publiés par le Ministère du travail le 26 avril 2017. Le MEDEF est premier sur le critère du nombre de salariés des entreprises syndiqués (70 %) mais ne réunit qu’un peu moins de 30 % des entreprises contre 36 % à l’U2P et 35 % à la CPME, ce qui, après tout, est très logique : le MEDEF représente surtout les grandes entreprises. En revanche, le taux de syndicalisation reste un mystère : il faudrait savoir le nombre d’entreprises comprise dans le champ d’adhésion de chacun et le nombre de salariés de ces entreprises. L’information n’est pas disponible mais le débat sur la représentativité patronale est clos.