Le Conseil d’analyse économique (CAE) a publié en avril 2017 une note intitulée : « Mieux lutter contre la pauvreté par les aides monétaires » http://www.cae-eco.fr/IMG/pdf/caenote041v2.pdf. Après les travaux du rapport Sirugue de 2016 sur les minima sociaux, l’étude représente une synthèse intéressante de mesures qui permettraient de toucher tous les allocataires potentiels des minima sociaux, d’améliorer l’équité et de limiter la pauvreté des jeunes. Ce n’est pas que le système actuel soit inefficace : la note souligne que la pauvreté n’a pas explosé en France malgré la crise économique de 2008 et la situation de l’emploi. Pour autant, elle touche très sévèrement certaines catégories, jeunes, mères isolées, inactifs. Le taux de non recours d’une prestation comme le RSA, dans la moyenne européenne, est tout de même estimé à 65 %. Enfin, l’ensemble des aides est extrêmement compliqué. Reprenant les orientations déjà plusieurs fois proposées par la Cour des comptes et le rapport Sirugue, la note propose d’automatiser au maximum le versement des aides en fonction des données déjà collectées par les diverses déclarations sociales nominatives, de servir le RSA aux jeunes de 18 à 24 ans et de simplifier le système des revenus minima : le CAE reprend à son compte la proposition de fusionner RSA, prime d’activité et allocation de solidarité spécifique, ce qui permettrait d’instituer un « revenu minimum de base » pour tous, auquel serait ajouté, le cas échéant, une majoration logement, handicap ou vieillesse. Sur les revenus minima, les réflexions sont allées désormais le plus loin possible et les propositions sont solides et raisonnables : il serait temps de décider.