Le service d’étude et de recherche des ministères sociaux publie un numéro d’Etudes et résultats sur le nombre de bénéficiaires de minima sociaux http://drees.social-sante.gouv.fr/IMG/pdf/er1009.pdf sur l’année 2015.  Il en ressort que 4,14 millions d’allocataires touchent un revenu minimum (tous revenus confondus), ce qui, en comptant les ayant-droit, permet de chiffrer à 7 millions (soit 11 % de la population) le nombre de personnes qui vivent en France d’un minimum social. Parmi ceux-ci, avec une augmentation de + 6,5 % en moyenne annuelle entre 2008 et 2013, le nombre des bénéficiaires du RSA et de l’allocation de solidarité spécifique ou ASS (servie aux demandeurs d’emploi de longue durée) était très inquiétant : la donnée illustrait l’ampleur des difficultés d’emploi rencontrées par certaines personnes et le poids du RSA pesait sur les finances départementales. En 2015, le rythme d’augmentation des bénéficiaires du RSA a ralenti à 2,5 % et le nombre des ASS s’est stabilisé. En 2016, les bénéficiaires du RSA sont passés de 1 680 000 à 1 616 000, soit une diminution de – 4,3 %. C’est une excellente nouvelle qui, avec la légère baisse du chômage, annonce une sortie de crise, même si elle est tardive et lente. Bénéfice secondaire mais important, la tension financière qui pèse sur certains départements va se relâcher et l’Assemblée des départements de France devrait accepter de reprendre avec le gouvernement les négociations interrompues en 2016 sur la renationalisation du RSA. Or, la reprise financière par l’Etat du financement de cette prestation est le prélude indispensable à une réforme d’ensemble des minima sociaux qui, depuis le dépôt du rapport Sirugue au printemps 2016, est au point mort.